La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance demande à prendre en compte les défis relatifs à la situation post-conflit pour une paix définitive dans la zone.
Par Khady SONKO – Les femmes ont toujours œuvré d’abord pour un retour de la paix, et aujourd’hui pour une paix définitive en Casamance. «Nous sommes dans la phase de pacification de la Casamance. Ce progrès est à saluer, mais les défis d’une situation post-conflit sont à prendre en compte», fait savoir Ndèye Marie Thiam, samedi à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la paix.
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Placée sous le thème : «L’investissement des organisations de femmes dans le processus de paix en Casamance», cette journée a été présidée à Ziguinchor par la ministre de la Famille et des solidarités, Maïmouna Dièye.
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D’après la présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance (Pfpc), «la paix a besoin d’une attention particulière, d’être bien entretenue, afin qu’elle devienne durable». Cela passe, selon elle, par un processus comprenant plusieurs opérations combinées dont une bonne gestion des ressources naturelles, le renforcement de la cohésion sociale, le retour au bercail et l’intégration des personnes déplacées. S’y ajoutent la réinsertion des ex-combattants, l’amélioration des conditions de vie dans les zones impactées par le conflit et le renforcement du sentiment de sécurité à travers le déminage humanitaire. Il y a également la prise en charge des victimes directes et indirectes de mine, le renforcement de la place des femmes dans les instances de prise de décision, entre autres.
Maïmouna Dièye a salué les différentes initiatives des femmes pour la paix en Casamance, notamment «le rôle salvateur des femmes de par les initiatives qu’elles ont mises en œuvre pour rompre l’omerta imposée par les porteurs d’armes et poser publiquement le débat de la paix». Elle en veut pour preuve la marche pour la paix des femmes de Nyassa sous l’égide de l’Ong Kagamen en 1990 et le Forum des femmes pour la paix en 1999, qui ont sonné comme un appel à l’action en vue de relever les défis les plus pressants de l’Agenda Femmes, paix et sécurité.
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«La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance joue dans la pacification et l’apaisement de notre chère Casamance à travers le plaidoyer, la sensibilisation, l’assistance aux plus vulnérables et l’appui aux actions de développement endogène», a rappelé la ministre. Maïmouna Dièye dit : «En prenant l’option de donner une dimension sous-régionale à ce forum, avec comme stratégie la mobilisation des femmes de l’espace sénégambien et bissau-guinéen, vous venez d’imprimer à la célébration un cachet qui transcende les frontières, mais aussi qui nous rappelle encore nos liens de sang.»
ksonko@lequotidien.sn