Contrairement à Mansour Elimane Kane, le ministre des infrastructures qui a déclaré que «les travaux étaient aux arrêts sous le régime du Président Y. Jammeh», «depuis mai 2016, les travaux de ce pont (de Farafégny) n’ont pas connu d’arrêt notoire», selon la Convergence pour le désenclavement et le développement de la Casamance (Cddc). Cette structure s’interroge sur l’opportunité d’arrêter les rotations des bacs et demande à l’Etat de matérialiser sa promesse de construire un réseau ferroviaire sur l’axe Dakar-Ziguinchor.
Le ministre des Infrastructures, des transports terrestres et du désenclavement ne maîtrise pas ses dossiers, du moins c’est ce que laisse entendre la Convergence pour le désenclavement et le développement de la Casamance (Cddc). Dans un communiqué, la Cddc informe que Mansour Elimane Kane, à l’occasion de son interview à l’émission Point de vue de la Rts, avait soutenu que «les travaux étaient aux arrêts sous le régime du Président Yahya Jammeh». Ce que la Cddc réfute. Elle explique que «depuis mai 2016, les travaux de ce pont n’ont pas connu d’arrêt notoire. Contrairement à l’annonce du ministre en charge des Infrastructures et du désenclavement, il s’agit d’une continuité, d’une finalisation de la construction».
Faisant l’historique, la Cddc informe que «la convention signée le 11 novembre 2014 et qui annonçait pour juin 2015, le démarrage des travaux de ce pont (…) n’a connu qu’une pose de 1ère pierre le 20 février 2015, puis une pause de poutrelles en mai et un retrait dès le mois de juin». Pour autant, il s’en est suivi une situation inactive jusqu’en mars 2016 et même une déclaration de retrait du chantier par l’entrepreneur Arezki en novembre 2015.
Mais depuis le mois de mai 2016, il y a un an environ, le groupe Arezki et Corsan Corvian ont repris les travaux et s’activent sans arrêt dans la construction de l’ouvrage, d’après le communiqué de la Cddc. Ainsi informe la Cddc, «depuis janvier 2016, la construction est déjà sortie de terre et, l’ouvrage en question est en phase d’enjamber le fleuve (Gambie)».
Par ailleurs, s’agissant de la décision d’arrêter les rotations du bac de Farafegny pour la durée des travaux, soit 2 ans et 6 mois, la Cddc s’interroge sur l’opportunité de cette résolution. «Comment la construction du pont pourrait influer sur leurs rotations, dès lors qu’elles se réalisent parallèlement à la trajectoire des bacs sur une distance de plus de 300 m ?», se demande-t-elle. S’il est vrai que «les déplacements des bacs n’entraînent pas de vagues», la Cddc se demande : «Comment pourraient-ils perturber la construction du pont ?» Quand on sait que «la construction du pont Emile Badiane de Ziguinchor, le bac ne s’était jamais arrêté, sauf le jour de l’inauguration du pont».
A cela s’ajoute l’annonce de cette décision par un syndicat des transporteurs que la Cddc assimile à un conflit d’intérêts. Aussi appelle-t-il le gouvernement à «inviter surtout l’Etat du Sénégal à ne pas considérer la construction de ce pont en Gambie, au milieu d’un territoire étranger, comme une fin en soi quant à la politique de construction d’infrastructures visant à désenclaver et à développer la Casamance». La structure appelle aussi à la matérialisation de la promesse du gouvernement de construire un réseau ferroviaire entre l’axe Dakar Ziguinchor.
mgaye@lequotidien.sn