Après Ziguinchor, c’était au tour de Dakar de célébrer les lauréats du concours «Célébrons la paix à travers l’art». Les récipiendaires ont présenté leurs œuvres à la gare maritime du Port de Dakar.Par Justin GOMIS – 

Après plus d’une trentaine d’années de guerre, le retour de la paix en Casamance reste une forte demande sociale. Pour y parvenir, aucune piste n’est négligée. C’est ainsi qu’en collaboration avec le Centre culturel régional de Ziguinchor, l’Union européenne a organisé le concours «Célébrons la paix à travers l’art» en Casaman­ce. L’objectif est de mettre en lumière le pouvoir de l’art pour promouvoir la paix, et de faire véhiculer des idées de la créativité autour du message qui était la paix en Casamance. Cette initiative, qui a enregistré la participation de 22 artistes sculpteurs de Ziguinchor, Oussouye et Bi­gnona, a permis de retenir dix lauréats dont les trois ont été primés. Ces artisans, qui ont rivalisé de talent et de créativité à travers des œuvres qui portent toutes des messages de paix, ont reçu à Ziguinchor leurs distinctions. Mais l’Union européenne et le Centre culturel de Ziguinchor ont tenu à les célébrer et souligner le rôle crucial que jouent les artistes dans la société. «A travers leurs créations, ils nous guident sur le chemin de la réflexion, de la tolérance et de la compréhension mutuelle», a déclaré madame Anne-Catherine Claude, représentante de l’ambassadeur  de l’Union européenne au Sénégal. Selon elle, ce qui est recherché, «c’est d’avoir un vecteur créatif sur ces questions de paix, de solidarité, de cohésion». A l’en croire, ces lauréats vont «avoir des facilités sur l’achat de matériel ou peut-être d’être accompagnés».
Toutes ces œuvres véhiculant des messages de paix ont été exposées dans la gare maritime du Port autonome de Dakar. Une initiative appréciée par les autorités. Selon Marie Mbow, Conseillère technique auprès du secrétariat d’Etat à la culture et au patrimoine historique, il faut se battre parce qu’aujourd’hui, on «est dans un monde où il y a un certain nombre de guerres, et nous-mêmes, ma génération, on n’aurait jamais pensé qu’on aurait pu se trouver actuellement, après avoir traversé des guerres mondiales, dans cette situation. Donc il est extrêmement important qu’on travaille sur nos cultures, les valeurs positives, et qu’on encadre la jeunesse, qu’on l’éduque», a-t-elle dit, tout en magnifiant le rôle des centres culturels régionaux, qui ont contribué à sauver des jeunes de l’émigration clandestine et de la drogue. «En Casamance, il y a eu beaucoup d’orphelins, il y a eu la guerre, il y a eu des séquelles, des traumatismes», a-t-elle souligné. D’après Mme Mbow, le ministère a créé beaucoup de centres de formation et d’écoles d’art. «Ce sont des dispositifs qu’il faut amener dans les régions, il faut les développer, et je pense que c’est tout le sens de l’action, de la transformation et de ce Plan Diomaye pour la Casamance», a-t-elle ajouté.
Le premier prix, Cheikh Thiam, trouve que le plus important pour tous les candidats qui ont travaillé sur la thématique de la paix, c’est de livrer un message global sur le Sénégal. «C’est dire l’importance de la paix au Sénégal, dans la sous-région», a-t-il soutenu. Ce qu’ils voulaient, poursuit-il, c’est d’être des vecteurs créatifs sur ces questions de paix, de solidarité, de cohésion. Et c’est dans ce sens qu’il a lancé un appel, au nom de tous les artisans du département d’Oussouye, pour disposer d’un marché où ils pourront exposer leurs productions.
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