Dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (Pres), 194 millions de francs Cfa ont été alloués à six établissements touristiques du pôle Casamance. 149 millions pour Ziguinchor, 37 millions pour la région de Kolda et 8 millions pour la région de Sédhiou.

Le ministre du Tourisme et des transports aériens, Alioune Sarr, a procédé la semaine dernière, par vidéoconférence, à la remise symbolique de chèques relatifs au financement du Crédit hôtelier et touristique (Cht), dans le cadre du Programme de résilience économique et sociale (Pres), à des réceptifs hôteliers de la Casamance. C’est un montant de 194 millions de francs Cfa qui est destiné à six réceptifs de ce pôle de la partie sud du pays.
Marie Louise Faye explique qu’il s’agit d’une première tranche du Cht d’une enveloppe globale de 3 milliards 758 millions 381 mille 438 francs Cfa. Un fonds de roulement qui doit permettre à ces établissements de booster leurs activités et de faire face aux nombreuses charges liées à la crise du Covid-19. La cheffe du Service du tourisme du pôle Casamance a précisé que le Plan de résilience économique et sociale est ouvert à tout le monde, aussi bien aux campements qu’aux hôtels. «Tous les acteurs sont éligibles. Il suffit tout simplement de constituer son dossier. Aujourd’hui, il y a beaucoup de dossiers concernant le pôle Casamance qui sont en instance au niveau du Crédit hôtelier et touristique», a-t-elle indiqué. Pour Mme Faye, le but de ce financement est de maintenir les emplois et permettre aux hôteliers de rester debout en payant les charges et les salaires.

500 mille pour chaque guide touristique
27 guides de la région de Ziguinchor ont également reçu un appui à hauteur de 500 mille francs Cfa chacun. «C’est un maillon important de la chaîne et ce financement permet aux guides qui ne travaillent plus de satisfaire leurs besoins personnels», a-t-elle justifié. Quid des conditions de remboursement de ces crédits alloués aux hôteliers ? Marie Louise Faye renseigne qu’il y a un différé de deux ans avec un taux de 3,5% et une maturité de 8 ans. Des avantages qui permettent aux acteurs, argue-t-elle, de faire face à cette crise. La cheffe du Service du tourisme du pôle Casamance incite toutefois à penser à l’après-Covid-19 et à la relance des activités touristiques. «Avec tous les Etats impactés par cette crise, il s’agira de voir quelle politique adoptée. Et au Sénégal, la démarche qui sied est de promouvoir, de concert avec l’Aspt (Agence sénégalaise de promotion touristique : Ndlr), le tourisme national, impliquer les entreprises locales, inciter les populations à connaître le pays qui regorge d’énormes potentialités, mais malheureusement méconnues du grand public», dixit Marie Louise Faye.
Pour le président du Syndicat d’initiative du tourisme en Casamance, ces financements rassurent et encouragent les acteurs du tourisme dans ce contexte difficile lié à la pandémie du Covid-19. Pour lui, «rien ne marche et tout est à l’arrêt partout dans le monde», a martelé Augustin Diatta, en insistant sur le fait que ce financement est toutefois à rembourser. C’est pourquoi invite-t-il les bénéficiaires à l’utiliser à bon escient en permettant le maintien de leur personnel. «Si on ne rembourse pas, d’autres ne pourront pas bénéficier de ces crédits. Nous allons ainsi continuer à mener la sensibilisation par rapport à ces financements qui doivent permettent de travailler et de maintenir le cap», a-t-il promis. Augustin Diatta reste optimiste par rapport à la relance du tourisme en Casamance.
Lamine Diop Sané, président régional des guides touristiques dont les pertes sont, dit-il, énormes, estime que cet appui est venu à son heure. «Nous apprécions ce fonds de roulement qui nous soulage et nous permet de faire face à nos charges quotidiennes», a-t-il soutenu.