#Casamance – Pour sauver leurs rizières de la salinisation : Les populations réclament un pont à côté du barrage d’Affignam
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Les populations d’Affignam et du département de Bignona réclament la construction d’un pont à côté du barrage d’Affignam pour sauver les rizières, avoir du poisson, entre autres. Selon le cadre de concertation autour de cet ouvrage anti-sel, ses impacts sont négatifs sur la vie des populations. Par Khady SONKO –
Les populations du village d’Affignam, situé dans la commune de Mangagoulac, département de Bignona, dénoncent les difficultés qu’elles rencontrent depuis l’installation du barrage anti-sel d’Affignam. Le week-end dernier, le cadre de concertation sur ce barrage a réclamé l’ouverture d’une embouchure pour sauver leurs rizières impactées par la construction de cette infrastructure hydraulique. «Nos rizières ne produisent plus, nos puits n’ont plus d’eau, nos terres devenues arides, nos arbres, tout comme la mangrove, ont disparu», a déploré le porte-parole des populations.
D’après Dème Diatta, les conséquences de l’ouvrage hydraulique sont désastreuses et «incommensurables» sur la vie des populations. «Depuis 40 ans, nous vivons un mal. Et pour cause, nous n’avons plus de poissons dans le département de Bignona», a regretté M. Diatta.
La première pierre du barrage anti-sel d’Affignam a été posée le 8 mai 1983 par l’ancien président de la République Abdou Diouf. L’ouvrage hydro-agricole avait été réhabilité en 2020 par le gouvernement de la République de Chine pour permettre l’aménagement des terres dans cette zone.
Aujourd’hui, les bénéficiaires réclament l’ouverture du barrage ou, tout au moins, la construction d’un pont. M. Diatta interpelle à cet effet le chef de l’Etat et le Premier ministre. Les ministres de l’Hydraulique, de l’Environnement, de la Pêche et de l’Agriculture sont aussi interpellés.
«Nous plaidons pour la construction d’un pont à côté de ce barrage d’Affignam, qui va nous permettre d’avoir une marée haute et une marée basse, et du poisson», a-t-il dit.
Le directeur du barrage d’Affignam a affirmé que l’infrastructure est un ouvrage anti-sel qui joue pleinement son rôle. Néanmoins, Bilaly Keïta a reconnu que l’infrastructure est aujourd’hui à l’origine de nombreux désagréments.
Pour pallier ces problèmes, rappelle-t-il, «l’Etat a mis en place des programmes et projets dans la vallée de Bignona». «C’est le cas du projet Proval-Cv qui est en train de faire des aménagements dans la vallée et d’ici juin 2025, nous aurons les premiers aménagements», a rassuré M. Keïta.
ksonko@lequotidien.sn