Le pays d’Afrique de l’Ouest a été sujet à de violentes intempéries qui, si elles ne cessent pas, pourraient provoquer de nouveaux ravages. La Sierra Leone enterre ses morts après des coulées de boue dévastatrices.

«Nous sommes débordés», a confessé mardi le Président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma. La capitale, Freetown, a subi dans la nuit de dimanche à lundi la plus grave catastrophe naturelle de l’histoire du pays. Trois jours de pluie torrentielle ont provoqué des glissements de terrain. Ces coulées de boue ont englouti et endommagé 300 mai­sons, tuant plusieurs centaines de personnes. Sur les 300 corps pour l’instant retrouvés, seuls 140 ont été identifiés, selon le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr). Et 600 personnes sont toujours portées disparues. Pour libérer les morgues surchargées, les autorités ont appelé les familles ayant des proches disparus à venir identifier les corps. Jeudi, les enterrements ont débuté dans une commune proche de la capitale, près des tombes de personnes décédées pendant l’épidémie du virus Ebola (4 000 morts dans le pays en 2014 et 2015).

Deuil national
«L’expérience de l’épidémie d’Ebola dans le pays a préparé la communauté humanitaire à agir de manière rapide à l’urgence actuelle», explique à Libé­ration le Programme alimentaire mondial des Nations unies (Pam), qui apporte de l’aide au gouvernement dans les efforts de recherche et de sauvetage des victimes. Sur les bâtiments publics du pays, les drapeaux ont été mis en berne pour une semaine de deuil national. A midi mercredi, une minute de silence a été observée dans la capitale, alors que les recherches pour de possibles survivants se poursuivaient.
Avec l’appel du Président, l’aide internationale a commencé à arriver : l’ambassade d’Israël au Sénégal a envoyé 20 mille portions de nourriture et «de l’eau propre, des couvertures et d’autres produits nécessaires vont suivre». Le Royaume Uni participe à la coordination des opérations avec les autorités de son ancienne colonie, indépendante depuis 1961. Les dirigeants sénégalais, guinéen et ivoirien ont annoncé l’envoi d’aide logistique et financière à la Sierra Leone. La Croix-Rouge a, quant à elle, débloqué 234 mille  euros pour les opérations de recherche et pour apporter les premiers se­cours à quelque 9 000 habitants de Freetown. La Com­mission européenne a annoncé mettre à disposition une première aide humanitaire d’urgence de 300 mille euros.
Liberation