La Maison d’éducation Mariama Ba n’a pas seulement marqué le Concours général de cette année. Elle a aussi montré les preuves de la réforme opérée par Serigne Mbaye Thiam en 2014, réforme qui concernait les conditions d’accès à ce prestigieux établissement qui trône aux côtés des écoles d’excellence. On percevra, en effet, après six ans, que la Maison d’éducation Mariama Ba ne pouvait pas ne pas faire ces résultats au Concours général avec vingt et une distinctions réparties comme suit : vingt distinctions en Première et une en Terminale.
Déjà, l’on peut voir que les élèves des classes de Première ont fait plus de performances avec 20 distinctions. Ajoutons également que parmi les lauréats ayant obtenu plus d’une distinction, 4 sont des pensionnaires de la Maison d’éducation Mariama Ba, sans passer sous silence que la meilleure élève du Concours général 2020-2021, la plus polyvalente, Khadidiatou Coulibaly de la Ts1, vient du dudit établissement ! Pour bien voir les raisons de telles performances enregistrées par Mariama Ba, il faut partir de l’arrêté ministériel no 010229 en date du 23 juin 2014, relatif au mode de sélection et au nombre de places à recruter à la Maison d’éducation Mariama Ba. De prime abord, demandons-nous quelles sont les circonstances qui ont donné naissance à ce fameux arrêté, qui re-définit et re-structure le concours d’entrée à la Maison d’éducation Mariama Ba. Ou posons-nous la question de savoir pourquoi Serigne Mbaye Thiam, ancien ministre de l’Education nationale, a-t-il eu le courage de réformer les critères d’accès à la Maison d’éducation Mariama Ba.
La réforme doit son existence au cas de fraudes décelés en 2013 à la présélection du concours d’entrée à Mariama Ba. Il n’est pas utile d’insister sur ce fait, d’autant plus que s’il y a un fait qui mérite plus d’attention, c’est l’arrêté en question qui ré-introduit la transparence, le sérieux et la rigueur sur la façon de recruter des élèves conformes à l’identité des écoles d’excellence. Certainement, me dira-t-on, que toutes les écoles se valent, que les mêmes critères qui régissent Mariama Ba, le lycée scientifique d’excellence de Diourbel et Prytanée militaire Charles Tchoréré régissent obligatoirement les autres écoles. Qu’on l’accepte ou pas, l’existence des écoles d’excellence n’enlève en rien à notre système éducatif son principe d’équité, simplement parce que dans ces établissements, on rencontre des élèves venant d’horizons différents, des coins les plus reculés du pays. Comme pour dire quoi ? Les écoles d’excellence participent, d’une manière ou d’une autre, à la réussite de ces élèves dont le potentiel intellectuel est énorme, un potentiel qui, comme on le sait tous, a besoin d’un cadre propice pour éclore. Nous n’insisterons pas davantage sur ce point, puisque ce qui nous occupe dans cette présente analyse, c’est surtout de faire voir comment la réforme menée par Serigne Mbaye a donné aujourd’hui ses fruits avec les résultats obtenus par Mariama Ba au Concours général.
La nouveauté de cette réforme est que dans son article. 2, il est établi ceci : «Le concours est ouvert aux cent cinquante (150) premières élèves de nationalité sénégalaise, admises au concours d’entrée en classe de sixième de l’enseignement moyen, âgées de 13 ans au plus au 31 décembre de l’année du concours.» Que peut-on retenir de cela ? Les 150 meilleures élèves d’entrée en 6ème de tout le pays passent un concours sélectif à l’issue duquel les 25 meilleures filles sont retenues. Justement, l’une des raisons de cet article, et donc l’arrêté en question, est de faire de sorte que Mariama Ba retrouve son lustre d’antan d’école d’excellence d’une part, et de renforcer la transparence dans le recrutement, d’autre part. D’ailleurs, Senenews, dans l’une de ses publications, avait donné à l’époque comme titre : «Concours d’entrée à Mariama Ba : la fille du ministre Serigne Mbaye Thiam recalée, la tutelle annonce la fin de la fraude». Cela est une preuve irréfutable que la transparence et la rigueur sont de retour à Mariama Ba grâce à l’arrêté du 23 juin 2014, lequel s’inscrit dans le cadre du Paquet (Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence). On le voit donc bien, le rôle joué par Serigne Mbaye Thiam, pour reformer le concours d’entrée à Mariama Ba, est d’un apport non négligeable, puisque c’est sa vision prospective, on ne peut plus efficace et efficiente qui a donné de bons résultats.
La première génération de la réforme des conditions d’accès à la Maison d’éducation Mariama Ba vient de faire le plein au Concours général, et cela n’aurait pas été possible si on ne les avait pas soumises à des critères de sélection à la fois transparents et rigoureux. Quoi qu’il en soit, il est clair que cette génération et celles qui sont derrière vont, dans les années à venir, se distinguer au Concours général et au Baccalauréat. C’est pourquoi le grand défi auquel on reste confronté, c’est de maintenir le flambeau de l’excellence, de cultiver la transparence, la rigueur et le travail dans le secteur de l’éducation. Si nous comprenons cela, nous aurons compris, comme le dit Nelson Mandela, que «l’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde».
Oumar MBOUP
Professeur de philosophie au lycée scientifique d’excellence de Diourbel