Célébration 15 ans du Monument de la Renaissance africaine : Khady Diène Gaye chante l’union de l’Afrique

Inauguré en 2010 par le Président Abdoulaye Wade, le Monument de la Renaissance africaine, perché sur l’une des collines des Mamelles de Dakar, fêtait, le 3 avril dernier, son quinzième anniversaire, également Journée de la Renaissance culturelle africaine. Une cérémonie suivie d’un grand panel, avec comme invitée la République du Congo, a marqué l’évènement.
Ce 3 avril, à la veille de la célébration de l’accession du Sénégal à l’indépendance, se fêtait les 15 ans d’existence d’un lieu emblématique de Dakar : le Monument de la Renaissance africaine. Cela s’est déroulé à travers une cérémonie présidée par Khady Diéne Gaye, ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, avec comme invitée d’honneur la République du Congo. Lydie Pongault, ministre de l’Industrie culturelle, touristique et des loisirs de la République du Congo, a fait le déplacement à Dakar. Considérant la Renaissance africaine comme étant plus qu’un slogan, la ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture du Sénégal, Khady Diène Gaye, a estimé qu’il s’agissait d’un devoir quotidien pour une Afrique forte et unie. «La renaissance ne doit pas être uniquement un slogan, encore moins une simple célébration, elle est un devoir quotidien pour une Afrique forte et unie», a-t-elle déclaré à l’occasion de cette célébration de la Journée de la Renaissance culturelle africaine. Khady Diène Gaye a rendu hommage à la vision de l’ancien Président Abdoulaye Wade, à l’origine de ce monument symbolique, avant de souligner l’importance de l’union africaine face aux défis contemporains. «Ce monument est bien plus qu’un héritage sénégalais. Il est le miroir de l’Afrique tout entière, le serment gravé dans la pierre d’un continent déterminé à se relever et à renaître», souligne Mme Gaye. Mettant en avant les initiatives culturelles et académiques qui rapprochent les nations africaines en citant notamment le professeur Théophile Obenga et d’autres figures du panafricanisme, Mme Khady Diène Gaye invite la jeunesse à être «le moteur» de cette renaissance. «L’Afrique a besoin de vos idées, de votre créativité et de votre courage. Vous êtes les artisans d’une nouvelle ère», a souligné la ministre.
Invitée d’honneur de cette célébration, la République du Congo est le symbole de cette intégration entre les peuples africains. «Votre présence aujourd’hui pour la célébration de la Renaissance culturelle africaine témoigne de cette fraternité qui transcende les frontières, cette fraternité que nous cultivons à travers le sport, la culture, les échanges de jeunesse et toutes les autres initiatives qui favorisent l’intégration africaine et la cohésion de nos peuples», décline la ministre Khady Diéne Gaye.
«L’intégration ne se décrète pas»
Lydie Pongault, ministre de l’Industrie culturelle, touristique et des loisirs de la République du Congo, a, pour sa part, exprimé sa joie de célébrer cet anniversaire sur une terre familière, en rappelant les liens culturels et historiques entre le Sénégal et le Congo. Le rôle de la culture comme «levier d’intégration africaine et vecteur de développement» est souligné par la ministre congolaise. «L’intégration ne se décrète pas, elle se bâtit, pas à pas, dans nos économies, nos institutions, mais aussi dans nos imaginaires», a indiqué Mme Lydie Pongault. Cette dernière a également rappelé les efforts conjoints des deux pays en matière de coopération culturelle et éducative, notamment la relance de la grande Commission mixte de coopération et la signature d’accords favorisant la mobilité des étudiants et les productions artistiques communes. «Portons haut cette Renaissance, non pas comme un simple mot, mais comme une promesse», a conclu Mme Pongault, en écho à la philosophie de l’ancien Président Léopold Sédar Senghor.
Haut lieu de dialogue et de culture
Birame Mbarou Diouf soutient que le Monument de la Renaissance africaine est un haut lieu de culture et de dialogue dont le 15e anniversaire coïncide avec la célébration de la Journée de la Renaissance culturelle africaine. Parlant d’un cycle de grandes conférences en gestation, l’Administrateur général du Monument de la Renaissance estime qu’à travers son organisation, l’ambition visée est de «restituer à la pensée africaine toute sa vigueur, toute sa diversité et toute sa capacité à penser le monde, à se penser elle-même et à forger son propre destin». «Ce panel inaugural, placé sous la présidence de Monsieur le secrétaire d’Etat, donne le ton. Il affirme notre volonté d’inscrire durablement la Renaissance africaine dans les esprits, dans la conscience collective et dans les cœurs, au-delà des commémorations», indique-t-il. Par vidéo, l’égyptologue Théophile Obenga a participé à ce grand panel autour du thème : «L’Afrique dans les mondes.» «L’Afrique est puissante. Si elle ne manifeste pas sa puissance, elle sera colonisée par les autres», admet Théophile Obenga, qui a parlé de l’influence de l’Afrique dans le monde à travers l’Egypte. Avant la colonisation, l’Afrique avait de grands royaumes, soutient l’égyptologue, tout en citant des figures africaines qui ont théorisé la Renaissance africaine, entre autres les regrettés Cheikh Anta Diop et Thomas Sankara, l’ancien Président du Burkina Faso.
Par Amadou MBODJI – ambodji@lequotidien.sn