Célébration ce 11 et 12 juillet du Cinquantenaire de mai 68 : Les «Soixante-huitards» enseignent leur combat à la jeunesse

Avec le retour au calme à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, les «soixante-huitards» ont célébré à l’Ucad 2, le Cinquantenaire de Mai 68 au Sénégal. Abdoulaye Makhtar Diop et ses camarades dont décidé d’ailleurs de s’associer aux étudiants de 88 pour apporter leur contribution à la pacification de l’espace scolaire et universitaire.
Initialement prévues les 29 et 30 mai derniers, les célébrations des évènements de Mai 68 avaient été reportées à cause de la situation très tendue à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), après la mort par balle de l’étudiant, Mohamed Fallou Sène, à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (Ugb). C’est finalement hier que les «Soixante-huitards» ont célébré le Cinquantenaire de cette date historique du mouvement estudiantin. Les anciens pensionnaires de l’université de Dakar ont rappelé à la jeune génération les origines de la grève sous le règne de Senghor. Tout est parti de la réforme «Foucher», qui a entraîné la suppression de la première partie du Baccalauréat. Ce qui a créé une forte augmentation du nombre d’étudiants. C’est ainsi que le régime socialiste d’alors a décidé de procéder au fractionnement des bourses mais aussi a pris la mesure d’héberger des étudiants à plusieurs dans les chambres. «Pour nous, il s’agit encore une fois de plus d’un devoir de mémoire que d’un devoir d’inventaire avec tout ce que cela comporte comme lots d’accusation, de mise à l’index et de culpabilisation», a tenu a préciser, Abdoulaye Makhtar Diop, président du Comité de pilotage du cinquantenaire de Mai 68.
Président de l’Union démocratique des étudiants sénégalais (Udes) à l’époque, Mbaye Diack, a indiqué que «les évènements de Mai 68 sont des événements, qui se sont déroulés à travers le monde entier sous une forme ou sous une autre avec des causes apparemment différentes mais peut être fondamentalement liées». «Mai 68 a été, dit-il, un événement très important dans le monde et au Sénégal et nous devons toujours continuer à nous en inspirer pour avancer et construire de plus en plus la démocratie et la solidarité entre nous.» D’ailleurs, Pr Joseph Sarr, doyen de la Faculté des sciences et techniques au nom du recteur, Pr Ibrahima Thioub, a soutenu que «ça a changé les paradigmes du fonctionnement de nos sociétés». Et pour lui, après les ouvrages publiés par Abdoulaye Bathily, acteur aussi des évènements et de Oumar Guèye, il faudrait qu’il y ait encore des dizaines de livres pour pouvoir explorer et exploiter tout ce qui a été fait et évaluer les acquis. Au cours de la table ronde qui prend fin aujourd’hui sur le thème : «Quelle trajectoire pour le Sénégal, l’Afrique et le monde ?», le député Abdoulaye M. Diop a annoncé qu’ils ont décidé de créer une association avec les étudiants de 88. Avec l’expérience des uns et des autres, les responsabilités qu’occupe actuellement tout un chacun, ils comptent «en cas de besoin, intervenir en milieu universitaire et scolaire pour d’abord prévenir les conflits, ensuite aider à leur résolution. Parce que j’estime que nous avons un lot de personnalités qui peuvent avoir l’œil des autorités et aider à la résolution des problèmes».
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