A l’occasion de la célébration de l’Aïd El Kabîr à Thiès, l’ancien ministre de l’Energie, Thierno Alassane Sall, a rappelé que «le sens d’une fête ce n’est pas seulement que des célébrations individuelles, c’est aussi un mouvement collectif où tout le Peuple à l’unisson célèbre des vertus et des valeurs religieuses». Or, regrette-t-il, «dans ce pays il y a beaucoup de populations qui sont dans une souffrance extrême, qui sont oubliées de tous». TAS donne l’exemple des populations du Nord du pays : «Il y a des difficultés alimentaires atroces au point que des étrangers viennent apporter leur aide au moment où l’appui du gouvernement se fait attendre pour un petit milliard.» Il juge «la situation impensable», ce d’autant, explique le président du mouvement La République des valeurs (Rv), «le gouvernement nous avait promis l’autosuffisance en riz en 2017. On a mis beaucoup de moyens à cette fin mais l’échec est patent, parce que ces dits moyens ont été mal utilisés». Il déplore que pendant ce temps «les éleveurs vivent des conditions extrêmement difficiles. L’hivernage dernier ayant été difficile et cet hivernage également s’annonce encore plus difficile. Dans le département de Thiès, par exemple, beaucoup de pousses sont en train de s’assécher sous le soleil. Les éleveurs achètent le sac de foin à 8 mille francs Cfa, ce qui impacte le prix du mouton. Du coup, les Sénégalais avaient des difficultés pour acheter leur mouton. Les populations de manière générale souffrent de l’accès à l’eau». Il pense : «En ce moment, la mobilisation de tout l’Etat du Sénégal devrait être concentrée sur les conditions d’atténuation de ces souffrances-là.» Mais s’offusque M. Sall : «On observe en ce moment qu’à la présidence de la République, au moindre hameau du Sénégal, il y a des mallettes qui circulent dans le sens d’acheter la conscience et le vote des citoyens. (…) On voit une délégation de l’Apr-Médina qui a reçu 40 millions, une autre de Matam qui a reçu la même somme. A Paris également, on parle de 50 mille Euros qui circulent pour des militants frustrés.» Et de cracher : «Cette façon de faire de la politique est antinomique au développement économique et social et aux valeurs religieuses du pays. C’est une maladie congénitale pour le développement économique et social du Sénégal. Il n’y a aucun pays au monde où de telles pratiques ont permis de conduire au progrès.» Ainsi, Sall dira à l’attention de ses compatriotes : «(…) nous sommes tous acteurs de ce qui va plonger davantage le pays dans la misère et le sous-développement (…)». Il ajoute : «Nous attendions que la présidence de la République soit le lieu d’impulsion des plus nobles valeurs, de la mobilisation du pays pour le progrès, le combat contre la pauvreté, l’ignorance et les pénuries. Nous ne devrons pas accepter que la Présidence, les ministères et les sociétés nationales comme La Poste soient transformés en moyens immenses mis à la disposition d’un parti politique pour perpétuer son règne dans le pays.» L’ancien ministre de l’Energie déplore aussi que la présidence de la République soit transformée en siège de l’Apr.
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