Les conditions sécuritaires, sanitaires, économiques et environnementales sont autant de défis évoqués hier par le chef de l’Etat. Selon le président de la République, chef suprême des Armées, Macky Sall, qui présidait la Journée des Forces armées, ces menaces transcendent parfois nos frontières terrestres et maritimes. En invitant les Forces armées à s’adapter à ces impératifs, il promet par ailleurs de les soutenir dans le domaine de la formation.Par Justin GOMIS

– La Journée des Forces armées, initiée pour récompenser le courage et le dévouement de personnels militaires des Forces armées victimes de blessures ou d’accidents graves au cours des opérations militaires, célébrée hier, a été une occasion pour le chef de l’Etat, chef suprême des Armées, de relever les difficiles conditions sanitaires, sécuritaires, économiques et environnementales que traverse le pays. «Officiers, sous-officiers et militaires de rang, cette édition de la Journée des Forces armées se déroule dans un contexte tumultueux. Les périls sont en effet nombreux et croissants. Ils sont sécuritaires mais aussi sanitaires, économiques, sociaux et environnementaux, entre  autres», a dit le Président Macky Sall. D’après  le chef de l’Etat, «le front de la guerre et les autres interventions placides ne sont plus les autres champs de déploiement des armées». A l’en croire, «ces menaces ne s’analysent plus selon les seuls paramètres habituels, liés aux frontières terrestres, aériennes et maritimes». Et à son avis, «nous sommes obligés de tenir compte du fait que ces menaces sont de plus en plus diffuses, pernicieuses, difficiles à prévoir, à s’armer et à prendre en charge, surtout qu’elles peuvent survenir sans signes avant-coureurs». Pour le Président Sall, qui présidait cette journée organisée sous le thème «Forces armées et résilience nationale», «c’est toute la doctrine de défense nationale qui est remise en cause». «Une situation qui appelle, dit-il,  le soldat à s’adapter sans cesse aux nouveaux impératifs de sa mission.»
Fort de ce constat, le président de la République pense que l’Armée doit travailler en parfaite synergie avec la Nation parce que «tout ce qui touche l’Armée, touche la population et vice-versa». Il en veut pour preuve la pandémie Covid-19 pendant laquelle «les Forces de défense et de sécurité se sont mobilisées pour appliquer les mesures édictées dans le cadre de l’Etat d’urgence, pour appuyer le convoiement de vivres, le soutien à nos populations et aider à la riposte». Sur ce point, le président de la République estime que seules la résilience et la mobilisation nationale peuvent aider à la réactivation de la campagne de vaccination, en vue d’une bonne riposte contre cette maladie. Car, malgré la tendance baissière chez nous, «la nouvelle flambée de virus dans d’autres pays nous expose aux risques de propagation», avertit-il. Avant de relever que même les grandes puissances, avec tous les moyens dont elles disposent, peuvent toujours être dépassées par les forces de la nature. «Je l’avais dit, la résilience n’est pas seulement une question de moyens, mais aussi d’état d’esprit devant l’épreuve», se rappelle-t-il.
Le Président Macky Sall a aussi magnifié la diversification des opérations civiles et militaires sur le front de la résilience. «Le défi environnemental en est un», déclare-t-il.
Par ailleurs, le chef de l’Etat s’est aussi adressé aux élèves-officiers de l’Ecole nationale des officiers d’active (Enoa), dont la nouvelle promotion est baptisée feu le médecin-général de Bri­gade Amadou Lamine Diagne, et les élèves-officiers de l’Ecole militaire de santé (Ems), promotion baptisée feu le Capitaine Ibrahima Dié­dhiou.  A leur égard, le chef suprême des Armées a rappelé les principes qui fondent le bon soldat. «A présent, vous entrez dans la Grande école, celle de la vie du soldat, avec ses défis et pièges de tous les jours. Vous aurez à attester de vos capacités de résilience dans un environnement qui vous exposera aux appels des sirènes, à l’explosion médiatique et au mirage des réseaux sociaux qui flatte les ego. Si vous voulez aller loin dans une vie militaire bien remplie, ces défis doivent ap­peler, de votre part, une résistance au quotidien. Pas forcément la résistance à une contrainte  extérieure, mais celle qui interroge le secret de votre conscience et vous met face à vos responsabilités», conseille-t-il, en promettant d’accompagner les Forces ar­mées sur le plan de la formation.
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