Célébration de la Semaine digitale : Transform health Sénégal prône la sensibilisation


Par Justin GOMIS –
Dans le cadre de leur plan d’actions pour la santé numérique au Sénégal, la plateforme Transform health Sénégal, qui regroupe une trentaine d’organisations, a organisé hier, à l’instar de toutes autres structures de santé du monde, sa Semaine digitale. Une occasion saisie par ces membres de la Société civile pour tenir une table ronde sur le financement de la santé numérique et sur le financement de la coalition Transform health Sénégal. Selon Dr Papa Djibril Ndoye, directeur adjoint d’Enda-Santé, le prétexte était «de regrouper des partenaires financiers, techniques pour réfléchir sur la stratégie à mettre en place afin de trouver des financements endogènes pour continuer à faire fonctionner la coalition dans un contexte de raréfaction des ressources». Et c’est dans ce sens que leurs discussions ont porté sur quelle stratégie mettre en place pour pérenniser leurs interventions et faciliter la mise en œuvre de leur plan d’actions pour la santé numérique au Sénégal.
En fait, les membres de la coalition Transform health Sénégal voient les investissements dans la santé numérique comme un levier de croissance pour le pays. «L’avènement de l’Intelligence artificielle, des technologies de l’information est une grande opportunité pour renforcer le système de santé. A travers la télémédecine, mais également la dématérialisation des procédures, il y a déjà pas mal de ressources qui sont engrangées en termes d’économie de ressources et de temps, aussi bien pour les prestataires que pour les bénéficiaires de soins. Rien que ça, c’est un bénéfice pour les populations, notamment celles les plus vulnérables en termes d’accès aux soins et aux services de santé de base dans les différentes régions du Sénégal», a fait savoir le directeur adjoint d’Enda-Santé.
Malgré ces atouts, les défis à relever sont nombreux, comme le cadre réglementaire et la sensibilisation. «On a plusieurs défis, mais le plus important est d’abord le cadre réglementaire, qui n’est pas encore approuvé. Il y a une loi sur la santé numérique qui est dans le circuit, mais qui n’est pas encore complètement adoptée et publiée, donc il y a un travail à faire dans ce domaine. L’autre aspect, c’est la sensibilisation des populations afin qu’elles puissent comprendre la transformation digitale, son importance, et adhérer à ce programme», souligne Dr Papa Djibril Ndoye. «Et le troisième point sur lequel on doit faire des efforts, c’est le financement de cette stratégie. Il y a un gap en termes de financement, et je crois que dans les dernières évaluations sur le programme de digitalisation, on parle de 111 milliards pour mettre en place carrément ce programme. Donc, il faudra mobiliser les ressources aussi bien domestiques que les financements innovants pour pouvoir combler ce gap-là et mettre en place ce programme au niveau national», a-t-il dit.
Dans le même sillage, il a été aussi noté que «la fragmentation des différentes initiatives de digitalisation, le manque de visibilité, de coordination entre les différents acteurs et d’un cadre réglementaire spécifique pour la santé numérique constituent de véritables obstacles pour le programme de digitalisation». De plus, l’absence de mécanismes centralisés de suivi et d’orientation des fonds entraîne des duplications d’efforts et limite l’efficacité des investissements. En tout cas, cette coalition, qui regroupe plusieurs organisations de la Société civile et des organisations qui travaillent dans la santé numérique, promet de s’employer pour voir comment conjuguer leurs efforts pour faciliter la coordination de manière globale et comment apporter leur pierre a l’édifice en appuyant l’Etat dans le plaidoyer, dans la coordination. Une implication qui n’empêche pas l’Etat de trouver des partenaires qui financent une partie de ce programme et également des financements complémentaires pour pouvoir combler le gap.
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