La Journée mondiale du théâtre a été célébrée le mercredi 27 mars. Ce fut une occasion pour l’Association des écrivains Sénéga­lais de rendre hommage au comédien et metteur en scène Pape Faye.

Le comédien Pape Faye a reçu un vibrant hommage de la part de l’association des écrivains du Sénégal (Aes) et du Pen Sénégal lors de la célébration de la Journée mondiale du théâtre. «Je ressens un immense plaisir d’avoir cette haute distinction de l’association des écrivains du Sénégal et de Pen Sénégal. Ce sont tous les artistes comédiens et les dramaturges qui sont célébrés à travers ma modeste personne», avait alors réagi l’artiste. Le comédien multidimensionnel avait été célébré devant la famille, les amis, les universitaires et autres acteurs culturels.
A l’occasion, il a été souligné, parmi les qualités de l’homme, le «dévouement, la serviabilité, la générosité vis-à-vis du public et du monde de l’art». Le dramaturge Seydi Sow a même ajouté : «Pape Faye, un homme, une voix et du talent comme s’il en pleuvait.» Il a qualifié l’artiste par une triple dimension : comédien, communiquant et homme de relations humaines. «Je reconnais le visage par la voix», a appuyé, Amadou Lamine Sall.
L’interprète du héros national Lat Dior, entre autres personnages, «actualise le comédien» et le rehausse au niveau d’acteur qui contribue à la culture de la diversité et de l’humanisation du monde. «Avec Pape Faye, on développe la culture pour un monde de communion», a déclaré le journaliste Alassane Cissé.
Dans un monde de l’image, de la production audiovisuelle et cinématographique, la condition du théâtre classique est de plus en plus discutée. Le théâtre est un langage universel de l’orale et d’écrit pour les uns. Et pour les autres, il est un art de communion de synthèse et de compromis. Toutefois, la montée de l’audiovisuel est une autre équation à prendre en compte. «Si les pièces sont accompagnées par l’audiovisuel, elles auront plus de sens. L’apport de la télévision est indispensable», a estimé le président de l’Aes, Alioune Badara Bèye.
La grandeur et la misère du comédien sont aussi une triste réalité au pays de Douta Seck. En effet, au summum de son art, l’artiste comédien est une étoile et à la fin de sa carrière, c’est la décadence. «Aujourd’hui, il n’y a pas un seul comédien qui vit de son art. Au Sénégal, les moyens ne suivent pas. L’Etat doit subventionner la création, le théâtre. Nous peinons à avoir des subventions pour faire des formations». Conséquence, «les dérapages dans certains contenus», a regretté Pape Faye.
Stagiaire