Ayant l’habitude d’accueillir une vingtaine de pays, la Journée internationale de l’écrivain africain sera célébrée ce 7 novembre avec la présence de quelques-uns seulement des écrivains. Un programme allégé par la pandémie du Covid-19. Alioune Badara Bèye, le président de l’Association des écrivains du Sénégal, a fait face à la presse en prélude à cet évènement.
La Journée internationale de l’écrivain africain sera célébrée demain 7 novembre. Cette 28e édition intervient dans un contexte particulier marqué par la pandémie du Covid-19. L’Association des écrivains du Sénégal (Aes) va comme chaque année marquer l’évènement. Du fait de la pandémie, les activités se dérouleront entre 10 heures et 14 heures et les organisateurs de cette manifestation ont tenu compte de cette réalité en allégeant le programme. C’est ce que président de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes) a fait savoir au cours d’un point presse tenu il y a quelques jours à Keur Birago dont l’esplanade servira à accueillir cet évènement. «Nous ne pouvons pas, compte tenu de ce qui se passe, rester silencieux et ne faire aucune action. Cette année, nous allons organiser la 28e édition version halte Covid-19 ! C’est-à-dire que c’est une version réduite. Vraiment on a invité peu d’écrivains, surtout quelques-uns de sous-région, la Guinée, le Mali et la Mauritanie», a soutenu Alioune Badara Bèye, président de l’Association des écrivains. «Il n’y aura pas de manifestation, il n’y aura pas de soirées poétiques. Même les dîners ont été supprimés», ajoute-t-il.
Les célébrations qui vont démarrer le 7 novembre, Journée de l’écrivain africain, se poursuivront le lendemain 8 novembre avec la journée du pays invité d’honneur, le Gabon. L’écrivain El Hadji Saloum Diakité, membre du Comité scientifique, vice-président de l’Association des écrivains du Sénégal (Aes), ancien fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, se chargera de parler du Gabon en faisant ressortir les relations qui lient le Sénégal et ce pays où les Français avaient exilé Serigne Ahmadou Bamba, plus précisément à Mayombé. Le 9 novembre sera dédiée à l’écrivaine guinéenne, Adjia Zeynab Koumanthio. Le 10 novembre sera consacrée au colloque dont le thème est : «Littérature et pandémie : la riposte des écrivains africains face au Covid-19.» Et le 11 novembre, ce sera au tour des rencontres des Poètes, Essayistes et Romanciers (Pen) et un deuxième point à l’ordre du jour qui sera La panafricaine des écrivains avant la cérémonie de clôture prévue dans l’après-midi du 11 novembre prochain.
Mais explique le Président Alioune Badara Bèye, les invités devront disposer de test négatif au Covid-19 qui, selon lui, est la condition sine qua non pour venir prendre part à la manifestation. «Nous sommes intransigeants, ceux qui n’auront pas de test ne viendront pas. C’est pour respecter les consignes des autorités», a tenu à souligner le président de l’Association des écrivains. Il faut rappeler qu’il n’y aura que cinq pays qui prendront part à l’événement. Il s’agit du Mali, du Gabon, de la Guinée Conakry, de la Gambie et du Congo. La journée du 9 novembre sera un moment phare de cette manifestation car elle est dédiée à la marraine de cette édition qui n’est autre que l’écrivaine guinéenne, Adjia Zeynab Koumanthio. Parlant du choix d’en faire la marraine, l’Association des écrivains du Sénégal de remonter le temps de l’histoire. «Depuis que la Journée africaine de l’écrivain est célébrée, l’écrivaine Adjia Zeynab Koumanthio n’a raté aucune édition. Cette année, nous l’avons choisie comme marraine. Adjia Zeynab Koumanthio de Guinée est une grande militante des lettres africaines, qui a tissé de bonnes relations de fraternité avec le Sénégal depuis 1987 lors du symposium organisé à Brazzaville. C’est là-bas que nous l’avons rencontrée. Et depuis des relations fraternelles nous lient à cette personne. Quoi de plus normal que 33 ans après, nous choisissons cette personne comme marraine», s’enflamme le président du Comité scientifique, Dr Djibril Diallo Falémé.
Présence incertaine de la marraine
Mais la pandémie du Covid-19 et une politique «tendue» dans la sous-région font que la venue de la marraine au Sénégal est entourée d’une certaine incertitude. De concert avec l’Association des écrivains du Sénégal (Aes), cette dame, considérée comme «une militante de la littérature», se bat pour marquer de sa présence cet événement. «On a eu beaucoup d’incertitudes pour elle. Jusqu’à présent les frontières sont fermées. Je pense qu’elle passera par la Mauritanie pour ne pas être absente», rassure Alioune Badara Bèye. L’écrivaine guinéenne, Adjia Zeynab Koumanthio, est la première avoir édité un livre de poésie en Guinée, elle est cofondatrice du musée du Fouta Djallon et du théâtre musée de Labé.
Au cours de cet événement, il y aura des prix comme le prix Sembène Ousmane pour le roman, un prix pour la poésie, un prix pour le théâtre, un prix pour la nouvelle. Et un prix jeunes talents pour la poésie Covid-19 décerné dans le cadre d’un concours institué depuis le mois de mars par l’Association des écrivains du Sénégal et le prix pour la promotion des langues nationales.