Célébration Journée internationale des droits des femmes : L’Agence italienne plaide pour une meilleure visibilité

A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l’Agence italienne pour la coopération au développement (Aics), en partenariat avec l’Institut culturel italien de Dakar et le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), a organisé un événement pour mettre en lumière les initiatives en faveur des femmes et des filles. L’occasion était également marquée par le lancement de deux expositions photographiques illustrant des projets d’urgence et d’égalité de genre.Par Ousmane SOW –
«Mettre en lumière les initiatives en faveur des femmes et des filles», c’est l’objectif recherché par l’Agence italienne pour la coopération au développement (Aics). En partenariat avec le Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap) et l’Institut culturel italien de Dakar, l’Aics, qui a célébré samedi dernier la Journée internationale des droits des femmes, a également lancé deux expositions photographiques illustrant des projets d’urgence et d’égalité de genre, mis en œuvre par le Fnuap ainsi que des organisations de la Société civile italienne. Nyama. A côté de l’âme, réalisée par 6 jeunes photographes maliens, Hawa Sissokho, Amadou Guindo, Fatoumata Yossi, Jérôme Adama, Oumou Keïta et Houda Gourba, aborde des thématiques comme les violences basées sur le genre, la situation des réfugiés et la protection des enfants dans des contextes à haut risque dans les régions de Bamako et Mopti, où l’Aics soutient des «initiatives d’urgence en réponse à la crise humanitaire en cours». L’autre exposition, Red dust and woman’s fights, signée de la photographe italienne Gaia Squarci, met en avant des histoires de femmes faisant face aux défis de la santé sexuelle et reproductive. Des projets mis en œuvre par le Fnuap et financés par l’Aics en Guinée Conakry, Gambie et Guinée-Bissau.
La campagne numérique «Oser changer», réalisée par l’Aics Dakar, a également été dévoilée au public. Chiara Barison, responsable communication de l’Aics Dakar, en a expliqué les contours. «Oser changer tout d’abord notre vision sur le monde, sur les choses, sur l’autre. Oser changer pour sortir de notre petit cercle afin de s’ouvrir à l’autre. Oser changer pour dépasser nos privilèges et comprendre que personne d’entre nous ne peut se considérer vraiment libre si une seule personne dans ce monde se voit nier ses droits», déclare-t-elle. Pour Chiara Barison, ce changement implique une remise en question des préjugés et des structures établies. «Oser changer pour dépasser notre individualisme, pour comprendre que seulement co-construire ensemble peut jeter les bases pour un monde plus juste et plus équitable. Oser changer implique un exercice assez intéressant qui consiste à aller au-delà de ce que nous entendons, au-delà des préjugés, des stéréotypes de toutes frontières», fait-elle savoir, tout en soulignant le travail des agences de coopération au développement sur les questions d’égalité et de droits des femmes. «Nyama signifie une force vitale qui se manifeste pour agir ou réagir», rappelle Chiara Barison, relevant ainsi la pertinence du titre en cette journée symbolique du 8 mars. «Nous devons vraiment oser changer. Et cette bataille ne pourra être gagnée qu’avec l’implication des hommes. Et on est en train de faire en sorte que cette bataille soit gagnée», rassure Giovanni Grandi, directeur de l’Aics Dakar, saluant le soutien aux initiatives en faveur des droits des femmes en Afrique de l’Ouest. «L’objectif de cette initiative est de mettre en valeur la résilience des femmes et des filles face aux défis pressants et humanitaires, ainsi que les actions concrètes visant à améliorer leurs conditions de vie», précise-t-il.
«Nous devons investir dans l’avenir des femmes»
De son côté, Dr Sennen Hounton, Directeur régional du Fnuap pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a rappelé les disparités criantes qui entravent encore l’autonomisation des femmes dans la région. «Sept des dix pays affichant les indices d’inégalités de genre les plus élevés au monde se trouvent en Afrique de l’Ouest et du Centre», souligne-t-il. Selon lui, ces inégalités se traduisent notamment par un taux élevé de grossesses non désirées et par des structures patriarcales limitant l’autonomie des femmes. Face à ces constats alarmants, il plaide pour une action concertée. «Nous devons investir dans l’avenir des femmes et défendre leurs droits. Leur force inspire, et leur avenir mérite d’être construit avec espoir», dit-il, rappelant que le 8 mars est plus qu’une célébration. «C’est un appel, mais un moment aussi pour réaffirmer notre engagement, nous tous, les hommes, à marquer notre solidarité pour soutenir l’égalité des sexes et garantir que chaque femme, fille puisse vivre dans la dignité, la sécurité et la liberté», a-t-il laissé entendre.
ousmane.sow@lequotidien.sn