CELEBRATION – Journée mondiale de la liberté de la presse : Sous le signe de lutte contre les fausses informations

42% des plus de 178 millions de tweets liés à la pandémie du Covid-19 ont été produits par des robots et 40% de ces messages n’étaient pas fiables. Cette «infodemie» qui se développe, sera au centre d’un panel en ligne organisée par l’Unesco ce lundi dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse.
A côté de la pandémie du Covid-19, se développe une autre épidémie tout aussi nocive, la désinformation. Le dernier rapport de l’Unesco sur les tendances mondiales 2020 sur l’indépendance des médias et la liberté de la presse en temps de Covid-19, qui sera lancé le 5 mai, examine le paysage de l’information pendant la pandémie. Le rapport souligne que près de 42% des plus de 178 millions de tweets liés à la pandémie ont été produits par des robots et que 40% de ces messages n’étaient pas fiables. Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse ce 3 mai, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation et la culture (Unesco) et sa Directrice générale, Audrey Azoulay, organiseront un débat en ligne sur l’importance des médias libres pour fournir au public une information indépendante et fiable, essentielle en temps de crise.
Dans ce cadre, un dialogue de haut niveau sur la liberté de la presse et la lutte contre la désinformation dans le cadre du Covid-19 sera diffusé en ligne le lundi 4 mai à 17 heures, heure française (TU+2). Participeront à ce dialogue, le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, la Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet, le journaliste Younes Mujahid, président de la Fédération internationale des journalistes, Maria Ressa, journaliste d’investigation aux Philippines, fondatrice du site Internet Rappler.com, et le Secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, ainsi qu’un certain nombre d’autres participants de haut niveau. Un éminent journaliste américain d’origine mexicaine, Jorge Ramos, animera le débat. Selon un communiqué de l’Unesco, il s’agira «de défendre la nécessité d’une presse libre pour contrer les fausses nouvelles qui mettent des vies en danger et sapent la réponse à la pandémie de Covid-19 en promouvant de faux remèdes, des théories du complot et des mythes».
Selon le Secrétaire général de l’Onu, cette «dangereuse épidémie de désinformation» menace les efforts qui sont faits pour endiguer la propagation du virus. Le volume de fausses informations est si important que l’Oms parle désormais d’«infodemie». Et une partie non négligeable de ce flux continu est constituée d’infox, c’est-àèdire d’informations dont l’origine n’est pas explicite, qui ne sont pas validées par une institution et qui sont diffusées le plus souvent par les réseaux et médias sociaux, blogs et sites d’information en ligne, sous forme de courte vidéo ou d’image parfois assortie de texte. «Au Sénégal, les infox sur la pandémie ont d’abord concerné l’origine du virus et de la transmission liée aux habitudes culturelles, l’insuffisance des modes de prévention, les traitements par la pharmacopée locale ou par des remèdes populaires, la protection par les religions…», note Alice Desclaux de l’Ird dans Le Point Afrique.