Le pèlerinage marial de Popenguine qui, cette année, s’est déroulé à une période de forte tension sociale et politique, a offert au ministre de l’Intérieur, Antoine Felix Diome, une tribune idéale pour s’adresser, au-delà des jeunes catholiques rassemblés sur les lieux, à toute la jeunesse sénégalaise à travers le pays, pour l’inciter et l’encourager à la culture de la paix et du dialogue.
Accompagné d’une forte délégation, le ministre de l’intérieur a représenté le chef de l’Etat hier à la cérémonie officielle de la 135ème édition du pèlerinage marial de Popenguine.
Antoine Félix Diome a profité de cette tribune pour magnifier le thème retenu cette année pour le pèlerinage marial de Popenguine : «Comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ?» Selon lui, ce thème est d’une grande actualité car il doit susciter une profonde réflexion sur la relation de foi avec Marie. «Mais aussi inviter les fidèles à suivre son exemple dans leur propre vie.»
Il s’est également réjoui de la célébration de la 135ème édition dans le nouveau sanctuaire qui a été financé grâce au Programme de modernisation des cités religieuses mis en place par le Président Macky Sall. «Cette belle réalisation entre en droite ligne avec la vision du chef de l’Etat, qui a fini de démontrer son attachement à l’épanouissement des Sénégalais dans leurs croyances respectives. Mais aussi l’accomplissement de leurs dévotions dans des lieux de culte à la hauteur de leur ferveur religieuse et adaptés aux besoins des fidèles», a déclaré le ministre de l’Intérieur.
La situation politique s’est aussi invitée dans le discours du ministre de l’Intérieur, qui est revenu sur la crise politique que traverse le Sénégal. «Nous faisons face à une crise des valeurs et des comportements qui affecte notre société. Il est essentiel que nous profitions de cette occasion pour parler de cette société. L’amour que nous inspire Marie, comme l’amour entre fidèles, entre membres d’une même famille ou d’un même pays, constitue le fondement d’une Nation. Les valeurs morales de tolérance, de bienséance, de courtoisie, de politesse, de tenue et de retenue dans les actes, des paroles qui faisaient autrefois la force de notre société, ont tendance à se disloquer, creusant ainsi un fossé entre nos concitoyens», a déploré Antoine Felix Diome.
Ainsi, pour préserver le tissu social, il n’a pas manqué d’indiquer la voie. «Il est impératif que nous réaffirmions ces valeurs essentielles. Nous devons promouvoir le respect mutuel, l’empathie et la compréhension envers nos concitoyens. La solidarité et l’inclusion doivent être des principes fondamentaux guidant nos interactions quotidiennes. En cultivant un environnement bienveillant et respectueux, nous pourrons renforcer les liens qui nous unissent en tant que Nation», a estimé le ministre de l’Intérieur.
Par ailleurs, il s’est réjoui du rôle central que jouent les religions présentes au Sénégal dans l’éducation et l’orientation des populations vers l’amour, la patience et la préservation des engagements de vie commune. «Je tiens à magnifier le travail sacerdotal de l’Eglise catholique du Sénégal, dirigée par Mgr Benjamin Ndiaye, qui inculque aux jeunes les valeurs de l’amour et de la grandeur d’esprit».
Culture de la paix chez les jeunes
Par ailleurs, il est revenu avec les jeunes du Sénégal, sur la question de la paix. Selon lui, les jeunes d’aujourd’hui sont les leaders de demain. «Et, il est de notre devoir de leur transmettre des valeurs de paix, de tolérance et de respect qui sont si essentielles pour construire une société harmonieuse. Nous sommes tous témoins des défis auxquels les jeunes sont confrontés dans notre société moderne. Ils font face à des pressions et à des tentations qui peuvent les éloigner de la voie de la paix et de la sagesse. C’est pourquoi il est crucial de les guider, de les encourager et de leur montrer un exemple de vie basé sur l’amour et la non-violence.»
A l’en croire, l’Eglise catholique s’est toujours engagée dans l’éducation et l’accompagnement des jeunes. Elle leur offre des espaces de dialogue et de partage où ils peuvent exprimer leurs préoccupations, trouver des réponses à leurs questions et renforcer leur foi. C’est pourquoi il a invité tous les fidèles à s’engager dans la promotion de la paix.
Ainsi, il souhaite que les fidèles fassent de ce sanctuaire, «un lieu de rassemblement, de partage et de réflexion sur les actions concrètes que nous pouvons entreprendre pour construire un avenir meilleur pour notre jeunesse. Engageons-nous à être des modèles de paix dans nos familles, nos communautés, notre société dans son ensemble». Pour y arriver, il encourage les populations au dialogue. «Comme nous y invite constamment son excellence, le président de la République, favorisons l’inclusion sociale et soutenons les initiatives qui permettront à tout un chacun de s’épanouir et de réaliser son plein potentiel», a conseillé Antoine Félix Diome.
Par Alioune Badara CISS – Envoyé spécial
abciss@lequotidien.sn