Lumière synergie et développement (Lsd) exige une enquête sur la mort d’un jeune habitant de Bargny qui travaillait à la centrale à charbon. Pour Lsd, la Compagnie d’électricité sénégalaise est responsable et demande à ce que les bailleurs de fonds diligentent une enquête pour situer les responsabilités. Par Malick GAYE –

Une «enquête rapide et indépendante» pour situer les responsabilités sur le décès d’un jeune de 21 ans de Bargny Minam, employé par l’entreprise sous-traitante Siam Group. Il aurait rendu l’âme après plusieurs jours d’hospitalisation. D’après les investigations de Lumière synergie et développement qui a publié un communiqué, une «charge composée de briques d’un monte-charge s’est soudainement renversée et tomba directement sur la tête du jeune».
L’Ong dit, dans son communiqué, que les faits se seraient déroulés le vendredi 12 juillet 2024. Seulement, indique le document, «3 mois après l’accident, aucune information n’a été diffusée, ni partagée par la Compagnie d’électricité du Sénégal, par omission ou par peur de devoir porter la responsabilité !».
Fort de ce constat, Aly Marie Sagne, directeur de Lsd, rappelle qu’en «vertu des normes du Groupe de la Banque africaine de développement et des normes de performance de la Société financière internationale (Ifc) appliquées par Fmo (Banque de développement néerlandais), la Compagnie d’électricité du Sénégal (Ces) est responsable et doit se prononcer sur le respect des normes d’emploi et de sécurité de ses travailleurs, et elle doit aussi rendre des comptes !».
Il faut rappeler que la Compagnie d’électricité du Sénégal est l’entreprise qui exploite la fameuse Centrale à charbon de Bargny. Pour sa part, Lsd soupçonne une négligence et exige une enquête rapide et indépendante des bailleurs, en conformité avec les normes des banques de développement impliquées dans le financement de la centrale à charbon.
Interrogés par la presse, des responsables de la centrale ont parlé au site d’information mediapost.com, pour faire ces déclarations : «La Compagnie d’électricité du Sénégal (Ces) avait choisi l’entreprise sous-traitante Siam Group pour les travaux d’extension de son bâtiment administratif. Les travaux en question consistaient à rajouter deux paliers sur le bâtiment comprenant initialement deux niveaux.
Lors des travaux routiniers, il s’est produit un accident ayant entraîné l’hospitalisation d’un journalier pendant 19 jours, avant qu’il ne succombe à ses blessures. L’accident s’est produit le vendredi 12 juillet 2024 vers 21h 30 lors des opérations de levage des briques. Pendant les opérations de manutention, le monte-charge s’est subitement renversé et la charge a touché un employé de Siam qui essayait de se sauver suite à l’alerte de ses co-équipiers. Vu que le défunt était un employé de l’entreprise sous-traitante Siam dans le cadre des travaux qui leur étaient confiés, l’accident n’engage pas la responsabilité de la Ces.» Pour ce qui est des dispositions sécuritaires, la Ces déclare que «tout chantier en cours d’exécution sur le site de la centrale obéit à certaines procédures sécuritaires. Ce faisant, la victime ainsi que ses autres co-équipiers portaient tous des Epis (Equipements de protection individuelle). Le chantier de Siam bénéficiait également d’une autorisation de travail délivrée après soumission et examen minutieux d’un plan de gestion de la sécurité par Siam».
Sur le plan médical, la centrale déclare que «la Ces avait instruit le médecin-chef de sa clinique de s’enquérir des conditions de traitement de la victime afin d’apprécier la pertinence de l’évacuer vers une meilleure structure de santé au sein du pays ou à l’étranger. Après investigations, le médecin-chef avait conclu que le plateau médical de Dalal Jamm était approprié pour les soins dont la victime avait besoin. La Ces a par la suite fait un suivi quotidien de l’état de santé de la victime. Après le décès, une délégation s’est rendue chez le défunt pour présenter les condoléances et remettre un soutien financier à la famille».
Il faut souligner que Siam, qui était l’employeur direct de ce travailleur décédé, n’a pas daigné donner suite au questionnaire qui lui a été envoyé.
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