Le Groupe Millicom n’a pas encore officiellement saisi l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes (Artp) sur la cession de son opérateur sénégalais Tigo au groupe Wari, annoncée ces derniers jours. C’est du moins ce qu’a indiqué hier le régulateur en chef, Abdou Karim Sall, à Saly Portudal.
La cession de Tigo au groupe Wari n’est qu’à l’état de projet, si l’on se fie aux propos du directeur général de l’Autorité de régulation des télécommunications et des postes. Abdou Karim Sall a précisé hier, en marge d’un atelier de formation et de partage avec des journalistes sur les secteurs régulés par l’Artp tenu à Saly Portudal, que le régulateur n’a pas été officiellement saisi par rapport à cette cession. «J’ai appris le rachat de Tigo par Wari à travers la presse. Je n’ai pas encore reçu une correspondance officielle de Tigo me parlant de son intention de céder l’ensemble de ses actifs à Wari. Etant donné que je n’ai pas été saisi officiellement par Tigo à travers une correspondance par rapport à cette vente, je ne préfère pas me prononcer là-dessus», martèle M. Sall. Mais, soutient-il, «si tel est le cas, le Code des télécommunications dispose des moyens nous permettant de réaliser cette opération, si bien sûr nous avons l’accord des autorités. Il faut savoir qu’en ce qui concerne la cession de la concession, la condition sine qua non c’est l’approbation de l’Etat du Sénégal».
Pour rappel, le Groupe Millicom a annoncé le 7 février 2017, dans un communiqué, qu’il a «conclu un accord avec le groupe Wari portant sur la cession de Tigo Sénégal». Cette transaction, dont le montant est évalué à environ 80 milliards de francs Cfa, devrait permettre à la société de transfert d’argent de mettre la main sur le second opérateur de téléphonie mobile au Sénégal. Kabirou Mbodje, président directeur général (Pdg) de Wari dont les propos sont repris dans le communiqué, a souligné que «cette acquisition est un pas décisif dans la stratégie du groupe Wari de créer une réelle valeur ajoutée sociale pour les populations sénégalaises et africaines. Nous restons convaincus que ce sont des initiatives privées africaines, comme celle que nous venons de sceller, alliées au soutien inconditionnel du service public et de toutes les populations, qui permettront les avancées majeures dans nos économies et l’essor du continent africain. Notre volonté est de mettre en commun les énergies et l’expertise de nos équipes et deux groupes et de créer une communauté Wari afin d’offrir aux consommateurs les meilleurs services, toujours moins chers et une plus grande proximité. Ce nouvel ensemble composé de Wari et Tigo est au service des populations. Il appartient à tous les Sénégalais parce que créé par Wari, un groupe international, né au Sénégal».
Mais pour la mise en œuvre de ce projet, il semblerait qu’il reste encore beaucoup à faire.