Après avoir blanchi ses co-accusés, El Hadji Sarr, qui a décidé de porter seul la res­pon­sabilité du délit de trafic international de drogue, encourt 15 ans de travaux forcés. Il sera fixé sur son sort le 7 février.

El Hadji Sarr, Thierno Thiam et Saliou Ndao ont comparu hier devant la barre de la Chambre criminelle pour trafic international de drogue. Des faits pour lesquels le sieur Sarr a déchargé tous ses co-inculpés en endossant seul la responsabilité. Le considérant comme coupable, le Parquet qui a demandé de disqualifier les faits en trafic interne de drogue et a requis 15 ans de travaux forcés plus une amende de 5 millions de F Cfa. C’est à la date  du 7 février 2013 que la police de Grand-Yoff, lors d’une opération de patrouille, a remarqué un taxi stationné quelque part dans une ruelle mal éclairée des Hlm Grand-Yoff. Apercevant les flics qui voulaient vérifier le contenu du taxi,  le chauffeur Thierno Thiam et le sieur El hadji Sarr ont pris la clé des champs avec 5 sacs contenant du chanvre indien. Apres une course-poursuite, les policiers n’ont pas eu de peine à rattraper El hadji Sarr, qui s’est engouffré dans une maison. La perquisition des lieux a permis de trouver deux sacs qui contenaient 57 plaquettes de drogue. Ils ont aussi trouvé dans la maison  le nommé Saliou Ndao, qui s’est caché derrière les fleurs dudit domicile. El hadji Sarr né en 1970 dit avoir fait la connaissance  d’un Malien qui l’a proposé de s’activer dans la vente de chanvre. Et c’est ce dernier, qui s’appellerait Madou qui lui livrait la drogue dont il ignorait la provenance. Il précise qu’il n’est jamais parvenu à écouler le produit et  qu’il  vendait les  paquets à 50 mille francs. A l’en croire, s’il avait réussi à vendre toute la quantité qu’il a acquise à un million de francs, il pouvait s’en sortir avec la rondelette somme de quatre millions de francs Cfa. Il nie connaitre les sieurs Saliou Ndao et Thierno Thiam avant de préciser en outre que ce n’est pas seulement Madou qui est son fournisseur. Il déclare  récupérer souvent le produit aux Hlm Grand-Yoff. Devant le juge d’instruction,  Thierno Thiam, le chauffeur de taxi, a dit qu’il ignorait ce que contenaient les sacs. Il avait seulement discuté du prix de transport avec le client et ils ont convenu de 3000 francs pour le transport des  bagages. Saliou Ndao  conteste aussi tout acte de trafic. Il dit qu’il revenait d’un chantier et quand il a  vu les policiers, il a pris la fuite pour se cacher derrière les fleurs parce qu’il ne détenait pas sa carte d’identité. Après une confrontation, El hadji Sarr a fini par blanchir ses co-inculpés. Ce qui leur a valu la liberté provisoire.
Dans son réquisitoire, le maitre des poursuites pense que les faits sont constants en ce sens que l’inculpé El Hadji Sarr a reconnu depuis l’enquête préliminaire tous les faits qui lui sont reprochés. Devant le juge, rappelle-t-il,  l’inculpé a soutenu qu’il s’activait dans la vente de mouton mais après un temps,  il est entré dans le marché de la drogue. Le chauffeur, quant à lui, dit-il, a toujours nié les faits avant d’obtenir une liberté provisoire. Il ne  ressort pas dans l’enquête que ce dernier  importe la drogue, a-t-il souligné. Mais concernant El Hadji Sarr, il dit que le délit est établi. Cependant, il a demandé de disqualifier les faits en trafic interne de drogue. Car selon le représentant du ministère public, Il a acquis dans le territoire et l’a revendu dans le territoire. Donc, c’est le délit de trafic interne de drogue qui doit être retenu à son encontre, dit-il, en demandant l’acquittement de Saliou Ndao. En demandant de déclarer  El hadji Sarr, coupable de ce chef, il a requis à son encontre 15 ans de travaux forcés et une amande de 5 millions de francs Cfa. La défense a plaide l’application bienveillante de la loi. L’affaire est mise en délibéré au  7 février prochain.
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