Champions d’Afrique de football

l’attendait depuis des décennies, de génération en génération. Première Nation africaine de football depuis 3 ans sans avoir rien remporté… Presque une anomalie ! Cette année, les Camerounais, géants de l’Afrique pour avoir à plusieurs reprises gagné le trophée, se disaient qu’ils organisaient la Coupe d’Afrique pour la gagner. Que c’était «leur coupe».
Après une préparation «chamboulée», le Covid-19 ayant fait des ravages dans ses rangs, les débuts de l’Equipe nationale ont été poussifs, inquiétants. Aliou Cissé et ses protégés ont été presque «chahutés». Peu à peu, nous avons repris nos esprits quand l’équipe retrouvait son équilibre. Il devait être écrit quelque part dans les décrets de la Providence que cette année 2022 serait la bonne. Ce 6 février au bout du suspense, ce fut la délivrance, puis un immense bonheur : l’Equipe nationale devenait championne d’Afrique. Nous en avions longtemps rêvé. Ils l’ont fait !
Le triomphe fut total. Trophée du meilleur joueur, trophées du meilleur gardien de buts et du meilleur entraîneur. Trophée de l’équipe la plus «Fair-play», peut-être le plus beau. Rien d’étonnant ! Ne sommes-nous pas le pays de la Téranga, même si des fois il faut laisser cette téranga au pays ? Et nous avons pleuré de joie. Pleuré sur le terrain et dans les gradins. Nous avons pleuré devant l’écran géant du Monument de la Renaissance, dans les rues, dans les maisons et dans les chaumières. Pleuré à la Place du Souvenir. La Place du Souvenir, un nom prédestiné, où quelques jours plus tard, le 14 février, les nostalgiques, j’allais dire les amoureux de la Saint-Valentin, même bercés par le murmure des vagues si calmes ce soir-là, non pas fêté Valentin, mais bien la Coupe d’Afrique des nations. Un vent de folie a soufflé à travers le pays.
Oubliées les Locales ! Au diable les Législatives de juillet prochain ! A l’accueil des Lions, nous avons été des millions peut-être à descendre dans les rues, fous de joie. J’écrivais quelque part : «Il est des joies que seul le sport peut donner.» Ils ont été reçus au palais de la République et décorés à la mesure de l’exploit.
Après le sacre à Olembé, l’apothéose à Diamniadio ! Dans le Stade du Sénégal, un bijou dans un écrin de verdure. Il portera le nom de l’ex-Président Abdoulaye Wade. L’ancien Président Abdou Diouf a été aussi par le passé honoré, un peu tard à mon avis. Un oubli réparé par son Excellence Monsieur Macky Sall, Président de la République. Qui honore sera honoré ! Le Président Macky Sall sera d’une manière ou d’une autre honoré. Justice immanente ! Le match de Gala organisé entre des «Légendes de l’Afrique» a vu Fadiga, le «gaucher magique», inscrire le premier but de l’histoire du Stade du Sénégal. Le clou de la soirée, avec sa Majesté Dame Coupe en toile de fond, fut un spectacle en sons et lumières girandoles et feux d’artifice où chanteurs et artistes du pays et de la sous-région ont uni leurs forces et leurs voix, qui restera à jamais gravé dans les mémoires.
Au sortir de ce joyau digne d’accueillir la Coupe du monde, selon la formule de Gianni Infantino, Président de l’instance suprême du football, la Fifa, un ami me disait : «Ce soir aussi nous avons gagné.» Un sage écrivait : «Oublie que tu aurais pu être récompensé par le passé, que tu as été si près du but sans l’atteindre. Ne regrette rien, tout ce qui doit t’arriver est écrit dans le livre que feuillette au hasard le vent de l’éternité.» Cette Coupe d’Afrique de football nous ne la «rendrons» pas, nous la garderons dans nos cœurs…pour l’éternité.
Amadou Dial Sène
Médina