Le contrôle du fonctionnement et de l’utilisation des ressources publiques doit se faire en toute clarté et dans la plus grande impartialité, d’autant plus qu’il s’agit du patrimoine des Séné­galais, c’est-à-dire impôts et taxes prélevés sur le citoyen sénégalais de diverses voies et manières.
Les ressources publiques du Trésor sénégalais alimentent les fonds politiques de certaines institutions comme la présidence de la République, l’Assemblée nationale, la Primature, et plusieurs autres institutions y compris les municipalités.
S’il s’agit de faire preuve de clarté et de transparence qui sont les seuls qualificatifs reconnus à un dirigeant sérieux, il serait plus convainquant de faire la lumière sur la fameuse caisse noire de la Présidence parce qu’aussi bien en termes de valeur qu’en termes de danger lié à son utilisation, ces fonds retiennent plus l’attention des Sénégalais. Il n’y a pas, dans l’absolu, un Sénégalais plus méritant que l’autre pour bénéficier des largesses d’un président de la République liées à ces ressources publiques.
Ensuite et en termes d’importance, viendrait la caisse de l’As­semblée nationale. Ce n’est pas parce que l’actuel président de cette institution est un soutien au régime en place que sa gestion ne doit pas être mise à nu, de même que la gestion de ceux qui l’ont précédé à la tête de l’Hémicycle. Il s’agit là aussi des ressources publiques, et il en est de même pour la Primature et certaines autres institutions.
Dès lors, il convient de mieux comprendre le ciblage flagrant exclusivement orienté aux fins de nuire à un adversaire politique qui, comme tout le monde le constate, s’est démarqué d’une certaine mouvance présidentielle qui semble avoir comme unique motivation le partage de postes. Rien d’autre ne peut justifier cette démarche de politique politicienne assez précipitée, inintelligente et vulgaire qui a abouti à la mise sous mandat de dépôt de Khalifa Ababacar Sall.
Le prétexte fallacieux de la bonne gouvernance et de la transparence brandi comme argument dans cette affaire a des effets de retour de bâton extrêmement dangereux à l’endroit de celui qui en est l’instigateur. La culture des valeurs reconnaît bien cette ruse qui consiste à brandir un argument même valable pour établir la culpabilité d’un homme et/ou pour justifier une quelconque sentence, alors qu’un (piège) fondement de politique politicienne est à la base. C’est pourquoi le retour est toujours sans appel. De plus, la morale n’admet pas qu’un moins juste contrôle quelqu’un dont la conscience populaire retient plus de valeurs de moralité. Dans le cas d’espèce, la gestion de la caisse d’avance de la mairie de Dakar est manifestement un subterfuge qui, d’une part, consiste à rendre inéligible un adversaire politique en très bonne posture et, d’autre part, à jeter le discrédit sur une personne dont la sociabilité et la courtoisie sont en phase de séduire le Sénégal tout entier.
D’accord, pour une gouvernance vertueuse, saine et transparente, mais «charité bien ordonnée commence par soi-même». Ce prétexte politicien qui a pour finalité de liquider un adversaire aura permis aux Sénégalais de poser le véritable problème des caisses noires, des fonds politiques et des largesses liées à certaines fonctions. Voilà une problématique qui, à terme et une fois sculptée, méritera de changer une Constitution par voie référendaire s’il le faut. Mais au Sénégal, la question du mandat présidentiel est la priorité des priorités qui nous installe dans une éternelle ambiance de politique politicienne, alors que l’amélioration des conditions d’existence des citoyens est la question qui préoccupe le moins.
Présentement, si la mairie de Dakar était dirigée par la mouvance présidentielle comme cela avait été tenté par des impopulaires, il n’y aurait jamais cet épisode d’arrestation de Kalifa Ababacar Sall. Tous les moyens ont été utilisés pour évincer politiquement Khalifa Ababacar Sall, sans pour autant conduire aux résultats visés. Ce qui restait, c’est d’inventer ce subterfuge qui certainement devrait faire rire plus d’un, en particulier : Mamadou Diop, Pape Diop, Lamine Diack, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade.
Nécessité de connaître l’autre monde qu’est la prison pour savoir bien diriger
Cette arrestation de l’adversaire politique du régime en place est une aubaine pour lui. Si dernièrement Khalifa Ababacar Sall a commencé des tournées à l’intérieur du pays pour battre campagne en vue des prochaines législatives, cette arrestation lui facilite les choses, parce que le plaçant dans l’actualité des Sénégalais et lui procurant un statut mérité de victime de cabale politique, avec les retombées certaines liées à ce statut. Plusieurs autres tentatives dont le conflit Ville de Dakar/ministère du Cadre de vie rentrent dans cette dynamique.
S’il y avait une école pour former les futurs dirigeants sénégalais, la prison de Rebeuss serait le lieu de stage de formation, parce que dans la détermination du profil, on verrait marqué en gras : «Le candidat doit justifier d’un passage en prison.» Les Présidents par défaut en feraient bien évidemment l’exception, parce que certaines qualités et valeurs de bonne gouvernance sont à conquérir dans la privation.
Cet acte posé avec l’arrestation de Khalifa Ababacar Sall siffle la fin de l’actuel régime et pose de façon définitive les jalons d’un homme politique complet qui sera renforcé pleinement par son séjour carcéral.
La prison est un autre monde qui est bon à découvrir. Pourtant, le choix d’y aller n’est pas toujours unilatéral, ni facile. La prison croise le chemin de certains hommes ayant certaines destinées. C’est pourquoi, vers minuit, ce mardi 7 mars 2017, malgré la peine que cela me fait de voir l’adversaire politique du régime en place aller tout droit vers Rebeuss, sa mise sous mandat de dépôt ne m’est apparue ni plus ni moins qu’une étape nécessaire à franchir dans sa formation.
Un bon moral chez l’homme
L’homme que j’ai salué ce mardi 7 mars vers minuit, au sortir de son long entretien avec le juge d’instruction en compagnie de ses avocats, et certains de ses proches collaborateurs, affichait une sérénité impressionnante et une fermeté de leader. Il disait qu’il «allait découvrir un autre monde».
Il reste pour tous les Sénégalais d’être très attentifs, mais surtout pour les proches de Khalifa Ababacar Sall de renforcer de vigilance sur l’hygiène de vie et le traitement de l’homme pendant son séjour carcéral. En allant en prison dans le cadre de l’affaire des chantiers de Thiès, Idrissa Seck avait déclaré ne «souffrir d’aucune maladie». Cette mise en garde est importante et il faut nécessairement y veiller parce qu’au Sénégal, la rivalité politique qui devrait se faire sur une base de concurrence saine et de fair-play a laissé place à une adversité vulgaire qui glisse progressivement vers l’animosité.
L’amnésie semble être la maladie la plus répandue chez les hommes de pouvoir politique. C’est pourquoi ils oublient trop vite le chemin qui les aura menés là où ils se retrouvent, se permettant même de ne pas tenir avec la rigueur qui sied le volant du véhicule pouvoir.
La peur est l’état d’âme des petits politiciens, ce qui fait qu’ils se retrouvent trop vite à marchander des postes, des postures et des privilèges aux dépens des véritables causes que constitue la prise en charge des préoccupations des populations.
Le doute et les suspicions sont du ressort du militantisme activiste des partis politiques sénégalais, c’est la raison pour laquelle ce type d’acteur perd rapidement la raison et se confond souvent dans de dangereux jugements de valeurs et sans fondement.
A côté de ces 3 catégories d’acteurs, le Peuple reste toujours soucieux d’avoir un dirigeant vertueux, capable de tenir sereinement le volant du véhicule Sénégal, sans se laisser déconcentrer par des visions hallucinantes ou des calculs politiciens figés sur un mandat de plus.
Pour la vérité et l’action rénovatrice, j’ai choisi d’afficher mon soutien à Khalifa Ababacar Sall, d’être à ses côtés autant que nécessaire et d’être acteur de la quête des valeurs. Dans cette dynamique, j’invite chaque Sénégalais, suivant ses responsabilités et ses orientations, à jouer pleinement sa partition pour que la liquidation programmée de l’adversaire politique s’arrête définitivement et que la conquête du pouvoir ou de quelque fonction que ce soit se fasse sur des bases saines, dans une confrontation où les valeurs rivalisent.
Ahmed Lamine SADJI
Economiste – Expert/Consultant
Soutien affiché de Khalifa Ababacar Sall dans cette affaire de la caisse d’avance de la Mairie de Dakar
lasadji@gmail.com