Pour Cheikh Bakhoum, parler de mise à l’écart de Amadou Ba relève d’un «mauvais procès» contre les initiateurs de la dernière rencontre de l’Apr du département de Dakar. Dans cet entretien, le responsable Apr Grand Yoff et directeur général de l’Agence de l’informatique de l’Etat (Adie) appelle à l’unité, condition sine qua non pour gagner les élections locales.
En tant que membre des cadres du parti, est-ce que vous étiez présent lors de la dernière rencontre de l’Apr de Dakar ?

Non, je n’étais pas présent. Je devais y être normalement. Malheureusement, une con­trainte professionnelle a fait que j’étais absent. Je suis totalement solidaire aux camarades qui ont pris cette initiative, notamment le ministre de la Santé et coordonnateur des cadres de l’Apr. Abdoulaye Diouf Sarr est un responsable de premier niveau dans le département de Dakar. J’ai participé moi-même à la préparation de cette rencontre qui, à mon avis, vient à son heure et permet à notre parti de pouvoir s’organiser au niveau du département, dans les 19 communes, afin de mettre un dispositif capable de nous donner une victoire éclatante aux prochaines élections locales.

Durant la rencontre, certains responsables se sont offusqués d’une mise à l’écart de Amadou Ba. Est-ce votre constat aussi ?
Non. Je pense que dire cela c’est faire un mauvais procès aux initiateurs de cette rencontre. S’il s’agit du ministre Abdoulaye Diouf Sarr, il a travaillé de manière inclusive pour regrouper l’ensemble des forces politiques de l’Apr et, au-delà, de Benno bokk yaakaar. Tous les responsables de Benno du département étaient invités. Clairement, il ne s’agit pas d’exclure qui que ce soit, mais de travailler dans une dynamique unitaire. On n’a même plus le choix. Il faut qu’on y aille ensemble pour donner la victoire au Président dans le département de Dakar. Les Locales constituent un enjeu important pour notre parti, notre coalition et, par conséquent, je demande à tous les camarades de la majorité présidentielle de consentir tous les sacrifices pour nous permettre de gagner ces élections locales.

La sortie de prison de Khalifa Sall et son activité sur le terrain constituent-elles des menaces pour le camp présidentiel ?
D’abord, c’est bien qu’il soit sorti de prison. Nos adversaires, on les veut dehors. Est-ce que Khalifa Sall est une menace ? Non. Je pense que rien n’a changé au niveau du département. Je considère que la coalition est toujours majoritaire dans le département. Si on est uni, je ne vois pas comment on peut perdre les élections. 2014 doit être une expérience pour nous. Nous sommes allés divisés dans beaucoup de communes et nous avons perdu quasiment l’ensemble des communes. Cette fois-ci, il est intolérable qu’on y aille divisés. Le Président Macky Sall a un beau projet pour Dakar. Il veut en faire l’une des plus grandes capitales d’Afrique. Des ambitions personnelles ne doivent pas entraver toutes ces perspectives positives.

Vous êtes pour Abdou­laye Diouf Sarr ou Amadou Ba ?
C’est au Président de choisir en fonction des résultats de tout un chacun, de son engagement personnel. Je demande aux responsables de la majorité de faire bloc autour de la personne qui sera choisie pour diriger le département et nous permettre de gagner dans l’ensemble des communes. Dans cette dynamique, nous sommes en train de travailler pour reprendre Grand Yoff des mains de l’opposition qui est là depuis 1996. Les habitants de Grand Yoff souffrent de pauvreté, de chômage. La mairie ne peut même pas assurer le minimum. Nous sommes de Grand Yoff et nous avons de l’ambition pour cette commune.

Vous serez candidat ?
Pour la candidature, nous n’y sommes pas encore. Mais comme je l’ai dit plus haut, rien ne se fera sans l’unité. Les ambitions personnelles doivent être mises de côté pour travailler sur le projet qu’on a pour la commune. Si les conditions sont réunies, je m’engagerais.

Pourquoi le pouvoir ne veut pas organiser les élections locales en décembre 2021 ?
Cette polémique sur la date des élections n’est pas sérieuse. Le pouvoir parle de janvier et l’opposition veut le mois de décembre. C’est juste une histoire de 30 jours. Le Président va arbitrer conformément à la loi, comme le désaccord est acté. Je rappelle que si on en est là, c’est parce que l’opposition a demandé l’audit et l’évaluation du processus électoral.

Parlant du fichier électoral, Khalifa Sall considère qu’il est corrompu. Que lui répondez-vous ?
Khalifa Sall n’est pas à jour ou bien les éléments qui le représentaient ne lui ont pas rendu compte. Ce qu’il oublie, c’est qu’on a un nouveau fichier, on a fait un enrôlement de plus de 6 millions de personnes. Après, l’audit de ce fichier a été réalisé et les experts indépendants ont dit que ce fichier était fiable à plus de 98%. Tous les observateurs nationaux et internationaux ont validé les élections du Sénégal. Khalifa Sall, avec ces paroles, tient un discours d’un opposant qui ne veut pas voir les avancées.
Propos recueillis par Babacar Guèye DIOP
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