Entre 2011 et 2021, 10 ans se sont écoulés. Mais pour le Mouvement du 23 juin, du moins une partie, rien n’a changé à part les positions. Le combat est resté le même ! En 2011, le M23 s’est opposé à un 3ème mandat contre Wade et en 2021, c’est contre la candidature de Macky Sall en 2024. Ceux qui étaient au pouvoir et pour un 3ème mandat, ont aujourd’hui retourné leur veste !  Par Malick GAYE

– «Ce sont les positions qui varient mais le combat reste le même» ! Cheikh Bamba Dièye en est convaincu. Le député qui avait sonné la révolte contre le projet de Wade de briguer un 3ème mandat, en s’enchaînant contre les grilles de l’Assemblée pour empêcher le vote du projet de loi sur le quart bloquant, a fait ce constat hier au terrain de football des Hlm Grand-Yoff, où les pancartes contre une 3 candidature de Macky Sall marquaient la célébration du 10ème anniversaire du M23. Aminata Lô Dieng, qui était à l’époque ministre chargée des Relations avec les institutions, s’est taillé une place de choix entre Ousmane Sonko, Cheikh Tidiaye Dièye, Barthélemy Dias, Kilifa, Déthié Fall, Abdourahmane Diouf. La dame qui était, dans un passé récent, alliée du pouvoir de l’ancien Président, a affirmé que «le peuple a forcé Wade à reculer. 10 ans après, on retrouve les mêmes revendications. Cela traduit l’échec de Macky Sall».
Pour Aminata Lô Dieng, «il faut se mobiliser car Macky Sall ne connaît que le rapport de force», en faisant référence à un «3ème mandat de Macky Sall». C’est la même posture qu’a adoptée la députée Mame Diarra Fam. «L’opposition doit s’unir. A défaut, Macky Sall va faire un 3ème mandat», a-t-elle expliqué. Avant d’ajou­ter devant une foule acquise à sa cause : «Faire dégager Macky Sall est un devoir.» La députée ne s’en est pas arrêtée là. Revenant sur l’anniversaire du M23, Mame Diarra Fam a affirmé : «N’eût été la bonté de Wade, la manifestation n’aurait pas eu lieu. Il aurait pu réclamer la paternité du mouvement.»
Une déclaration que n’a pas partagée Guy Marius Sagna. L’activiste a expliqué que le plus important n’est pas la paternité du mouvement. «Le plus important, c’est de s’opposer à une 3ème candidature. Au lieu de travailler à améliorer la condition des Sénégalais, Macky Sall nous plonge dans des débats de 3ème mandat», a regretté le coordonnateur du Frapp France Dégage, ovationné par un public venu nombreux pour entendre Ousmane Sonko.
Arrivé à 17 heures 30, le leader des Patriotes a été accueilli par des chants à sa gloire, au point de perturber la bonne tenue de la manifestation. Ousmane Sonko sera même obligé d’interrompre une fois son discours pour écouter le public qui n’arrêtait pas de scander son nom. Bref, le leader des Patriotes a été porté aux nues. Mais il n’a pas non plus, changé son discours va-t-en-guerre de ces derniers temps. «Je ne voulais pas tenir ce discours, mais devant un Président qui recrute des nervis, il faut se préparer au combat. Avec ses nervis, il ne veut pas la paix (…) On attend de vous que vous vous sacrifiez ! Il faut mettre le Sénégal définitivement sur les rails. Le prochain Président, fut-il Ous­mane Sonko, n’aura pas d’état de grâce», a déclaré le leader de Pastef, qui a également plaidé pour une unité de l’opposition aux Locales de janvier 2022.
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