Cheikh Tidiane Boye, candidat malheureux : «Pourquoi je n’ai pas accepté le consensus»
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Au moment où l’athlétisme sénégalais connaît de gros problèmes, liés au défaut de résultats sur le plan international et d’infrastructures (la piste du stade Léopold Senghor indisponible pour cause de travaux), beaucoup d’observateurs s’attendaient à ce que les deux principaux candidats à la présidence de la Fédération trouvent un consensus. Une démarche consensuelle devenue une nécessité pour la nouvelle équipe à même de relancer cette discipline olympique à la traîne.
Mais à l’arrivée, ce consensus n’a pas eu lieu, malgré la médiation du Daps, Mamadou Fall, de l’ancien président de la Fédé d’athlétisme, Momar Mbaye et du vice-champion olympique, El Hadji Amadou Dia Bâ.
Joint par téléphone hier, Cheikh Tidiane Boye s’explique : «D’abord il faut rappeler que lors de l’élection en décembre 2017, j’avais accepté le consensus en retirant ma candidature au profit de Sara Oualy, pour après occuper le poste de vice-président de la Fédération. Mais quatre ans après, vous constatez avec moi que le bilan n’est pas positif. La situation actuelle que vit l’athlétisme sénégalais en est une preuve ; elle est inquiétante», explique le champion du monde militaire de 800 m (1989 à Rome). Qui ajoute : «Il ne faut donc pas qu’on nous parle à nouveau de consensus. Et avec le faible écart (8 voix) qui me sépare de mon adversaire, ce dernier doit se poser des questions. J’ai donc jugé qu’il faut une nouvelle démarche, une nouvelle politique pour notre athlétisme et ce n’est pas avec cette équipe sortante que je peux mettre en œuvre cette politique, mon plan-programme, surtout en prévision des Jeux Olympiques Paris 2024 et des Joj Dakar 2026. C’est pourquoi donc je n’ai pas accepté cette fois-ci le consensus. Il y a quatre ans, j’avais fait des concessions, mais cette fois-ci il fallait que chacun prenne ses responsabilités.»
Quid de son avenir ? «Mon avenir ? Je reste et demeure dans l’athlétisme dont je suis un pur produit. J’ai deux clubs au Sénégal, je gère des athlètes de haut niveau, entre autres activités. Comme on dit : j’y suis, j’y reste (rire)», a conclu le demi-finaliste du 800m aux Jeux Olympiques de Séoul, en 1988.
hdiandy@lequotidien.sn