Le Cadre unitaire de l’islam (Cudis) appuie sans réserve l’association And Samm Jikko Yi dans son combat pour la criminalisation de l’homosexualité au Sénégal. Le président du Cudis l’a martelé lors de son passage hier à l’émission Jury du dimanche d’I-radio. Cheikh Tidiane Sy dira en effet qu’ils accompagnent et appuient «And Samm Jikko Yi dans cette démarche de criminalisation. Maintenant, c’est moi qui lance le débat. Il faut aller vers un cadre de discussion formelle entre les juristes. Parce que ce sont eux qui touchent l’ensemble des secteurs qui tournent aujourd’hui autour du droit (…). La criminalisation du viol est-ce qu’elle a participé à éradiquer le viol dans notre pays ? C’est une question que je me pose parce que je n’ai pas la réponse. Idem pour la criminalisation de la drogue. Il faut qu’on pose les questions techniques du point de vue du droit pour voir est-ce que les actes que nous posons nous amènent à éradiquer ce mal».
«Il ne faut pas faire d’amalgame entre le caractère abominable de l’homosexualité et les moyens de lutte pour arriver à éradiquer ce mal. C’est vrai que l’homosexualité a toujours existé dans nos sociétés modernes. Le Coran et certains enseignements du prophète condamnent l’homosexualité. Donc, il est indéniable que l’islam ne peut pas accepter cette abomination et va lutter pour qu’elle puisse être éradiquée. Maintenant quels sont les moyens juridiques, sociologiques, psychologiques dont nous disposons ? C’est là où il peut y avoir réflexion et discussion», explique le président du Cudis. Qui ajoute : «Comme on dit en islam, ce qui est illicite ne sera jamais licite. Quel que soit le nombre de personnes qui porteront cette abomination, l’homosexualité ne pourra jamais être considérée comme quelque chose de licite dans notre pays. C’est une autre question de criminaliser ou pas.» «Je pense qu’il faut lutter contre l’homosexualité. Et la criminalisation pourrait être une solution. Je crois aussi qu’il faut trouver les moyens juridiques de rendre cette loi plus efficace afin qu’on ne tombe pas dans les mêmes travers», plaide Cheikh Tidiane Sy.
Le président du Cudis est également revenu sur la position du Bureau de l’Assemblée nationale, qui avait rejeté le projet de loi relatif à la criminalisation de l’homosexualité. C’est ainsi que M. Sy estime que «le Bureau de l’Assemblée nationale aurait pu poser le débat de manière plus large avant de le rejeter. Nous sommes dans un pays démocratique où quand le Peuple a des exigences vis-à-vis du pouvoir législatif, ce pouvoir à l’obligation de devoir l’ana­lyser ou même de le soumettre au plus grand nombre dans l’Hémicycle afin que les gens puissent donner leur avis».