Mes chers compatriotes, simples citoyens et autorités de tous ordres,
Le cas de notre concitoyen Lamine Diack, détenu en France, me peine. Je trouve son sort déplorable ! Le considérant à celui d’un otage retenu et ne comprends pas le silence troublant de nos autorités.
Si nous considérons tout ce que la France a ravi au Sénégal et à bien d’autres pays d’Afrique dans le passé jusqu’à ce jour, avec les pratiques que nous savons, nous pouvons dans une profonde analyse dire que c’est de la duperie qui est de mise et ceci doit cesser. J’invite chacun à en juger face à la question : «Qui doit se plaindre effectivement ?» Par la force des choses, être insensible en tant que sénégalais face au sort de notre cher compatriote Lamine Diack me semble très injuste, inhumain et lâche. Réfléchissons sereinement sur ce que la France fait subir au Sénégal, ce qu’elle a tiré depuis que le cordon Outre-mer nous a liés ! Quatre cents ans de Traite négrière, trois siècles de colonisation et aujourd’hui avec cette nouvelle forme de domination qui repose sur l’exploitation économique, culturelle et sociale déguisée. La relation est loin d’être basée sur le partenariat gagnant gagnant, elle est truquée et tout ce qu’on nous fait sentir est faux depuis le début et les mensonges se font par modestie intelligemment sans que nos autorités osent imposer la fixation des règles avec elle. Voilà l’état habituel de nos relations avec la France qui passent ainsi sous la tyrannie des bienséances et une domination guidée par un complexe d’infériorité qu’aggravent nos autorités qui attendent toujours la quittance diplomatique de la France pour agir au plan national et international. Personne ne doit l’évoquer parce qu’on gêne leurs inclinations ; un pays indépendant au vrai sens du mot ne doit recevoir de lois et de conduite politique que de lui-même ; de ce fait, il échappe à l’esclavage ; il se donne à son gré et émerge dignement.
Sous un joug de pratiques politiques malsaines que la France nous impose, on s’asservit et s’assujettit pour devenir dépendant sans âme. l’Etat et la dignité doivent rester séparément engagés pour assurer l’avenir des générations futures afin d’éviter de manquer le devoir sacré d’être un Etat de droit. Nous devons tous nous mobiliser sur cette affaire dite «Lamine Diack», résister et exiger à la France de le libérer ou de le remettre à la justice sénégalaise. Sans cela, sans la solidarité de l’ensemble des Sénégalais, notre compatriote va continuer à souffrir sans le mériter. La France veut le sacrifier et c’est nous qui devons le sauver. Nos consolations amicales et fraternelles sont faibles et n’ont pas d’effet sur ce sort dont on lui a imposé de force. De quel sort affreux jouit-il dans ces nœuds abhorrés noués par des comploteurs qui ont longtemps pillé l’Afrique ? Où trouvera-t-il assez de forces pour résister dans l’abattement où on l’a mis ? Je crois fermement, avec tous ceux qui comprennent, voir les fureurs de ses ennemis cherchant à le liquider sans pitié, augmenter jour pour jour avec, disent-ils, d’autres nouvelles découvertes com­me celle d’un virement d’un milliard venu de Tokyo sans dire mot est une fuite de responsabilité.
Mais je crois entendre les cris de tout un Peuple réclamer la liberté de notre concitoyen Lamine Diack. Privée de père, sa famille reste sans espoir, sans appui, ses amis souffrent péniblement et le temps est long et le processus judiciaire épouvantable. Chaque pays a le devoir impérieux de protéger ses citoyens à tout prix. L’ex-Prési­dent français Nicolas Sarkozy a reçu des millions d’euros du guide libyen Kadhafi qu’il a ensuite liquidé et est bien protégé par la France. L’affaire Sar­kozy-Kadhafi est une affaire politico-financière internationale déclenchée par la publication par le journal en ligne, Media­part, le 12 mars et le 28 avril 2012, de deux documents laissant supposer l’existence d’un versement de 50 millions d’euros à des fins de financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 de la part du régime libyen. Le montant officiel de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 était de 20 millions d’euros.
Un accord «sur le montant et les modes de versement» aurait été préparé en 2005 et validé en 2006 par Brice Hortefeux, ministre délégué aux Collectivités locales, en présence de l’homme d’affaires Ziad Takieddine qui avait introduit en Libye dès 2005 les proches du ministre de l’Intérieur, notamment Claude Guéant et Nicolas Sarkozy lui-même. Bachir Saleh, alors à la tête du Libyan african portfolio (Lap), fonds d’investissement financier du régime libyen, aurait été chargé de superviser les paiements. Ziad Takieddine aurait par ailleurs secrètement conseillé Claude Guéant jusqu’à la veille de la guerre en Lybie.
La divulgation de ces documents a mis en lumière le cas de Bachir Saleh, ex-trésorier de Kadhafi, recherché par Interpol, vivant protégé sur le territoire français depuis la chute du régime, et prenant la fuite en mai 2012.
Le 12 novembre 2015, un expert authentifie le document qui fait mention d’un don de 50 millions d’euros de Kadhafi pour la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.
Le 30 mai 2016, les magistrats rendent une ordonnance de non-lieu au bénéfice de Mediapart.
Levons-nous tous pour faire libérer Lamine Diack ! Il mérite protection pour tout ce qu’il est et ce qu’il fut pour le Sénégal, l’Afrique et le monde entier. Sarkozy n’a été que président de la République et rien d’autre.
Malick Wade GUEYE
depuis Almeria, Espagne