Lutter contre l’insécurité alimentaire, c’est aussi faciliter la disponibilité et l’accessibilité des productions. C’est tout le sens de la mise en place des Systèmes d’information des marchés par le Cilss à travers son programme P2rs. Depuis hier, des acteurs du secteur privé des pays d’intervention du programme se familiarisent avec ces outils de commerce en ligne.Par Dieynaba KANE –
Des organisations socioprofessionnelles et des acteurs privés, partenaires des Systèmes d’information des marchés (Sim) des pays d’intervention du Programme régional de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2rs) sont en train d’être formés sur l’utilisation des outils de commerce en ligne (bourse virtuelle, e-commerce et m-commerce, Ivr, sms gateway). Lors de l’ouverture de cet atelier qui a débuté hier à Dakar, le coordonnateur régional du programme est revenu sur la pertinence de ces outils dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Félix Compaoré a déclaré : «Aujourd’hui, nous sommes réunis autour du système d’information des marchés parce que l’insécurité alimentaire ce n’est pas seulement la production.»
M. Compaoré a expliqué le dispositif : «Vous pouvez produire et vous retrouver en insuffisance parce qu’on ne sait pas là où il y a excédent ou déficit. Le challenge, c’est de mettre un dispositif de prévention, d’alerte pour l’aide à la décision par rapport à la disponibilité, à l’accessibilité, et donc fluidifier le commerce régional.» Ainsi pour lui, avec les outils à disposition, il est possible de connaître le prix par exemple du maïs dans chaque zone. A partir de ce moment, ajoute-t-il, «en tant qu’acteur du commerce régional, je peux rapidement voir ce que je peux faire par rapport à la commercialisation et le secteur où j’excelle».
Grâce à cet atelier de formation, le Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) va permettre aux participants de maîtriser les outils disponibles. Abondant dans le même sens, le secrétaire permanent du comité national du Cilss soutient que cet atelier va permettre de faciliter les échanges et renforcer les économies des différents pays de la sous-région. Et aussi, ajoute colonel Aliou Diouf, «de fournir l’information qui permet de prendre des décisions et de mettre les gens en relation et en ligne».
Il faut noter que «le processus de mise en œuvre des Sim2g enclenché depuis 2017 a permis le développement des modules et plateformes variées de collecte des données et de diffusion de l’information sur les marchés». Dans ce cadre, «un ensemble de 15 plateformes web et cinq (5) applications mobiles de collecte des données ont été développées pour le compte de ces Sim». Dans un document, les organisateurs de cette session de formation expliquent qu’il s’agit «principalement des applications mobiles de collecte de données sous Android, des applications mobiles d’édition et d’analyse pour le public utilisateur des données, des applications m-commerce pour le mobile commerce».
Par ailleurs, le coordonnateur régional du P2rs a précisé que ce programme s’étale sur 20 ans. A en croire Félix Compaoré, «c’est un engagement ferme entre les Etats, la Bad et le Cilss pour venir à bout de l’insécurité alimentaire et renforcer la résilience de nos populations». Le coordonnateur de ce programme, qui rappelle que «les interventions se faisaient à coup de projet», estime que «si on veut s’inscrire dans la résilience, il faut des programmes à long terme».
Faisant le bilan à mi-parcours de ce programme dont la première phase était déjà bouclée, M. Compaoré informe que de bons résultats ont été notés. «Cette première phase a permis de mobiliser 150 milliards pour 7 pays d’intervention. En matière d’investissement, cela a permis également de toucher les Etats membres du Cilss en entièreté», a-t-il déclaré.
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