Le Sénégal sera bien présent à la Berlinale, qui démarre ce jeudi, avec deux représentants. Mati Diop y présente «Le retour», un documentaire qui évoque la restitution des trésors royaux d’Abomey. Avec son 2e long métrage «Demba», Mamadou Dia questionne la dépression dans nos sociétés.
Par Mame Woury THIOUBOU – La Berlinale, un des plus grands festivals de cinéma au monde, s’ouvre à Berlin ce jeudi. Cette année, l’Afrique est bien représentée. Le dernier film de Abderrahmane Sissako, Black tea, sera un des 20 films en lice pour l’Ours d’or. Mais le Sénégal sera aussi très présent à ce rendez-vous. Mati Diop, la réalisatrice sénégalaise, sera en sélection avec un documentaire, Le Retour, qui évoque la question de la restitution des trésors royaux d’Abomey au Bénin. Le Sénégal y sera aussi représenté par Mamadou Dia. Le réalisateur de Bamum Naafi revient cette fois avec Demba, qui raconte l’histoire d’un homme qui s’apprête à prendre sa retraite après 30 ans de service à la mairie de sa petite ville, dans le Nord du Sénégal. Le résumé du projet, présenté en 2023 aux Ateliers de l’Atlas du Festival de Marrakech au Maroc, indique que le film traite de la dépression dans une société qui n’a pas de mot pour designer cette maladie. «L’été est chaud et tandis que l’anniversaire des deux ans de la mort de sa femme approche, il réalise qu’il n’arrive pas à s’en remettre. Alors que sa santé mentale se détériore, il tisse à nouveau des liens avec son fils après une période d’éloignement. Deuil et dépression se ressemblent tant que pendant des années, l’Association américaine de psychiatrie a vivement conseillé aux médecins de ne pas diagnostiquer de dépression à des individus ayant récemment perdu des proches. Mais qu’est-ce que cela signifie dans une société qui n’a pas de mot pour la dépression et où les troubles psychosociaux restent tabous ? Demba arrivera-t-il à se remettre de ce deuil sans se perdre lui-même ?»
Après un parcours remarquable pour son premier long métrage qui lui avait permis de remporter deux Léopards d’or au Festival de Locarno et un Prix du jury au Fespaco, Mamadou Dia démarre de fort belle manière son deuxième long métrage. Un film malgache, Disco Africa, de Luck Razanajaona, et Là d’où l’on vient de la Tunisienne Meryam Joobeur seront aussi en compétition.
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