Le centenaire de la naissance de Paulin Soumanou Vieyra sera célébré à partir de ce mois de janvier. Au Fesapco, en Indiana ou au Brésil, ce sont des hommages, des colloques et diverses célébrations qui seront consacrés à ce précurseur de la critique cinématographique en Afrique. Par Mame Woury THIOUBOU –
Ouagadougou accueille, pour la 29e fois, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco). Mais cette année coïncide également avec le centenaire de Paulin Soumanou Vieyra. Le cinéaste et collaborateur de Sembène Ousmane aurait fêté ses cent ans cette année. Des activités sont prévues pour marquer l’évènement. Déjà le 21 janvier prochain, à Paris au Reflet Médicis, l’ancienne journaliste de Radio France internationale (Rfi), Catherine Ruelle, va animer une conférence de presse de lancement. Selon Stéphane Vieyra, président de l’Association Paulin Soumanou Vieyra films (Psv Films), ce sera aussi l’occasion d’une projection du film Vieyra le précurseur, réalisé par son fils, avec la collaboration de la réalisatrice et scénariste sénégalaise, Ndèye Marame Guèye. Mais le 31 janvier, jour de la naissance de Vieyra, verra le démarrage officiel des activités du centenaire au Black Film Center de l’Etat américain d’Indiana, où un autre film de Vieyra, L’envers du décor, sera projeté, confie son fils à l’Agence de presse sénégalaise (Aps). Prévu du 22 février au 1er mars, le Festival panafricain du cinéma de Ouagadougou prendra aussi le temps de rendre hommage à cette personnalité africaine. D’autres célébrations sont prévues tout au long de l’année. Notamment au Festival du film court francophone Vaulx-en-Velin (France). Du 27 mai au 6 juin, un colloque consacré à l’œuvre de Paulin Soumanou Vieyra se tiendra dans l’Indiana, un autre aussi en août au Brésil, selon son fils Stéphane Vieyra.
Né le 31 janvier 1925 à Porto-Novo, au Bénin, Paulin Soumanou Vieyra, cinéaste, critique et historien du cinéma d’Afrique noire, a été naturalisé sénégalais. «Paulin Soumanou Vieyra a quitté son pays natal à l’âge de 10 ans pour poursuivre sa scolarité en France. Dès années plus tard, il sera le premier Africain diplômé de l’Institut français des hautes études cinématographiques (Idhec), aujourd’hui La Fémis, qu’il a intégré en 1952 et où il a eu notamment Georges Sadoul et Jean Mitry comme professeurs. Après son film de fin d’études C’était il y a quatre ans, il tourne ensuite en 1955, Afrique sur Seine, un film culte qui marque les débuts des cinémas d’Afrique noire. Débute alors pour Paulin Soumanou Vieyra, une vie entièrement consacrée à filmer l’Afrique, à œuvrer pour l’émergence de talents africains comme le grand cinéaste sénégalais, Ousmane Sembène, et à signer les premiers textes africains de critique cinématographique», indique un document partagé par Psv Films. Parmi les ouvrages qu’il a écrits, Le cinéma africain : des origines à 1973 (1975) et Le cinéma au Sénégal (1983). Décédé le 4 novembre 1987 à Paris, Paulin Soumanou Vieyra repose à Dakar, sa terre d’adoption.
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