Le Festival Dakar Court a démarré ce lundi à Dakar. Autour d’une sélection de 14 films venus de 18 pays, le festival, exclusivement réservé au format court, se veut un lieu de réflexion pour ce genre cinématographique.Par Mame Woury THIOUBOU
– Jusqu’au 11 décembre, Dakar sera la capitale du court métrage avec la 4e édition du Festival Dakar Court. Cette année, le festival accueille 14 films qui seront en compétition. Ils viennent de dix-huit pays d’Afrique, d’Europe et du Canada. Le format court, qui est de plus en plus considéré comme un genre à part, sera au cœur des discussions, panels et masters class qui accompagnent les projections de films. «Le Court métrage est un format particulier et vulnérable dans nos pays», a souligné Moly Kane, président de Cinemarekk, l’association qui organise ce festival en collaboration avec l’Institut français. Mais il précise qu’avec le numérique, «les jeunes s’approprient le format». Et le Sénégal engrange les résultats avec de nombreuses productions primées à l’international dont le dernier, est le film de Moly Kane, Ser bi, Les tissus blancs, qui vient de remporter le Zébu d’or du film de fiction panafricain aux Rencontres du film court de Madagascar après avoir remporté le Poulain d’or du court métrage de fiction au Fespaco. Mais les jeunes cinéastes font souvent face à des problèmes de financement et de formation. Aussi, Cinemarekk, qui fédère des ciné-clubs à l’échelle nationale et sous régionale, compte mettre en place une Maison nationale du court métrage du Sénégal, «pour valoriser ce format», annonce Moly Kane.
Cette année, le festival a reçu plus de films. Mais des innovations sont aussi au programme avec la formation d’une trentaine de journalistes à la critique cinématographique. Ils viennent renforcer le dispositif des Talents Dakar Court qui, chaque année, regroupent des dizaines de jeunes cinéastes le temps du festival. De la réflexion, Dakar Court en propose également avec de nombreux panels prévus tout au long du festival sur des thématiques actuelles. Les droits d’auteurs, le patrimoine, la coproduction sont autant de sujets qui seront discutés en présence de directeurs des bureaux des droits d’auteurs de l’espace Uemoa et de quelques directeurs de la cinématographie.
Comme les autres années, le Groupe de recherche et d’essai cinématographique (Grec) va réunir 4 scénaristes qui vont concourir pour remporter la production et la diffusion de leur film sur France Télévisions. Pour la cérémonie d’ouverture ce lundi, Dakar Court a projeté en avant-première mondiale, La Pierre précieuse de Babacar Hanne Dia, lauréat du Prix du scenario Grec de la précédente édition. L’ubriaco, film de fin d’études de Babacar Samb Makharam au Centre expérimental de cinéma (Cec) de Rome, a été aussi projeté. Il s’agit d’un film réalisé en 1961 et qui a été restauré par le Cec. De même, Les écuelles de Idrissa Ouédraogo, réalisé en 1983, a été projeté pour lancer cette fête du cinéma. Le jury, présidé par le cinéaste sénégalais, Ousmane William Mbaye, compte parmi ses membres Alex Moussa Sawadogo, Délégué général du Fespaco, la critique, Farah Clémentine Dramani-Issifou, la journaliste et réalisatrice camerounaise, Josza Anjembe, et le réalisateur mozambicain, Licinio Azevedo.
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