Le Festival «Tééméri bop koñ» (mille et un coins de rues) propose du 26 juin au 3 juillet 2021, une programmation inédite, mêlant cinéma et écologie urbaine. Concentré sur 6 jours, il propose de Dakar à Saint-Louis et Thiès, au sein d’espaces dédiés au public et d’institutions, des projections de films. Pour cette première édition, ce festival explore la thématique «Les luttes environnementales» et les nombreuses questions ordinaires qu’elles soulèvent.Par Ousmane SOW

– Cette première édition du festival Tééméri bop koñ , qui s’intéresse tout particulièrement à des situations environnementales, met en valeur l’invention de stratégies collectives visant à défendre des droits, ou encore des visions et des savoirs différents, des alternatives qui donnent naissance à la germination d’idées nouvelles, d’expérimentations sociales, politiques, économiques et culturelles. Par ailleurs, le programme est composé de projections, de discussions, d’espaces de partage et de réflexion autour des préoccupations écologiques actuelles de la population. La pollution de la centrale à charbon, de la cimenterie Sococim, l’asphyxie de Bargny avec l’installation du port minéralier, l’avancée de la mer, la spéculation et l’accaparement des terres, qui peuvent aussi se décliner dans les contextes des quartiers populaires. «Le but du festival, c’est de créer des ponts entre les problématiques soulevées et les pistes de dénouement qu’il pourrait être possible d’imaginer. Le festival, c’est aussi une suite logique de notre parcours depuis 2008 avec des projections populaires que nous avions initiées au niveau des universités et des prisons», explique El Hadji Demba Dia, réalisateur et Délégué général du festival Tééméri bop koñ. «On ne peut pas se débarrasser de nos imaginaires. On opte pour le cinéma social», a justifié M. Dia, issu d’un quartier populaire de la banlieue de Dakar. Le festival appréhende également les villes sénégalaises et leurs grandes périphéries comme un contexte spécifique étroitement lié aux phénomènes internationaux à savoir, l’urbanisation accélérée, la globalisation, les migrations, la mutation écologique, l’existence de multiples dynamiques en cours sur le continent. «Déchiffrer notre temps, appréhender les grands enjeux et défis contemporains et dessiner de nouvelles perspectives», assure Mamadou Khouma Guèye, membre fondateur de l’Association Plan B et militant pour l’accès au cinéma pour la population de la banlieue de Dakar. Selon lui, le cinéma est un outil pour ceux qui viennent des quartiers populaires, un outil de partage et de communication. «Pour nous, le cinéma c’est un outil, une pirogue qui nous permet de voyager. Il y a beaucoup de gens qui sont en prison dans ces quartiers populaires de la banlieue. Et, il n’y a rien de plus beau que de partager avec les siens. Ce n’est pas parce qu’ils vivent en prison qu’ils n’ont pas droit à la culture. Au contraire, ce sont eux qui ont beaucoup plus besoin de ça», nous dit-il. Le festival bénéficie d’un accompagnement de la Fondation Heinrich Böll.
Stagiaire