C’est parti pour la Saison II de Dakar Séries. Le festival qui réunit à Dakar le meilleur de la série africaine a été lancé hier à l’Institut français de Dakar. Pour marquer le rythme, les deux premiers épisodes de la série française «Dj Mehdi : Made in France» ont été projetés.
Par Mame Woury THIOUBOU – Une saison II qui démarre, c’est toujours beaucoup d’attentes. Consolider les acquis de la première saison et aller au-delà. Au festival Dakar Séries, on est bien conscient de l’enjeu. Le lancement de l’édition 2024, ce lundi au Théâtre de verdure de l’Institut français de Dakar, aura été un record d’affluence. Surtout celle de ces jeunes acteurs qui incarnent l’avenir d’un genre qui, de jour en jour, se structure et se consolide sur le continent. «L’Afrique regorge de talents, de récits riches et puissants», note le directeur de la Cinématographie. Pour Germain Coly, ce festival, qui est venu se poser en terre sénégalaise, va sans nul doute contribuer à mettre en lumière cette créativité et cette diversité.
Angèle Diabang, présidente du jury de la compétition : «La série a réconcilié le spectateur sénégalais avec son contenu créatif»
Durant 5 jours, Dakar sera ainsi la vitrine de la série africaine, mais avec une fenêtre ouverte sur le reste du monde. C’est le sens de cette première projection de la série documentaire française : Dj Mehdi : Made in France. Les deux premiers épisodes de cette série primée au dernier Canneseries et œuvre d’un enfant du quartier Plateau ont marqué de belle manière le début de l’événement. Thibault de Longeville a grandi à l’ombre du Centre culturel français en rêvant de cinéma. Des années plus tard, distinctions glanées aux quatre coins du monde, il revient à Dakar présenter cette œuvre qu’il a consacrée à son «meilleur ami».
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La série de 6 épisodes raconte ainsi les premiers moments du rap français que ce prodige trop tôt disparu à façonné à partir de rien, dans sa chambre d’une cité de Colombe. Dans une narration totalement survoltée et qui adopte le rythme du rap, les spectateurs dakarois ont plongé au cœur des premiers battements du rap français, tenus à la main par l’artiste Kerry James, un des membres de la Mafia K’1 Fry (prononcé Mafia Cainfri, Cainfri étant le verlan d’Africain), un collectif de hip-hop français originaire du Val-de-Marne et fondé en 1995 par certains rappeurs français notables tels que Popa Project, Manu Key, Kery James, Karlito, le groupe Intouchable, Rohff et le groupe 113.
Plus qu’un simple divertissement
«Aujourd’hui, les séries ne sont plus de simples divertissements. Elles sont devenues des vecteurs de culture, des fenêtres sur nos sociétés et des outils de transformation sociale», indique le directeur de la Cinématographie. Ces reflets de la société ont surtout réussi la gageure de mettre à la disposition des publics africains, longtemps sevrés de grands écrans, des histoires qui leur ressemblent. «L’Afrique, forte de sa diversité culturelle, regorge de talents et de récits riches, puissants et inédits. Nos histoires sont multiples et méritent d’être entendues, vues et célébrées», plaide M. Coly. Dans ce chœur, Dakar a su se tailler une bonne place. C’est ce que constate le ministre-conseiller à l’ambassade de France à Dakar, Florian Blazy. Le diplomate perçoit «une véritable effervescence audiovisuelle» autour des séries sur le continent africain.
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«Ce rendez-vous a pour ambition de bâtir des passerelles, d’ouvrir de nouvelles perspectives créatives comme économiques à la mesure de ce foisonnement. L’enjeu est essentiel car les séries constituent un objet culturel extrêmement puissant. Elles sont une des incarnations contemporaines et certainement les plus marquantes de l’impact du récit, qu’il relève de la fiction ou du documentaire, sur l’esprit humain», poursuit M. Blazy.
5 jours de panels et projections
Pendant ces cinq jours, ce sont 25 pays du continent qui seront réunis à Dakar. Les séries en compétition seront projetées chaque soir, tandis que les festivaliers discuteront des problématiques qui traversent ce secteur. Plusieurs panels, des masterclass, mais aussi des échanges et des discussions sont au programme avant la séance de Pitch du samedi, qui mettra en concurrence une vingtaine de réalisateurs sélectionnés dans plusieurs Labs sur le continent et ailleurs. Ils pitcheront leurs projets devant un jury de professionnels pour remporter l’enveloppe promise par la Direction de la cinématographie qui annonce une récompense spéciale pour la meilleure série sénégalaise. Au total, 7 prix seront décernés par le jury de la compétition présidé par Angèle Diabang.
mamewoury@lequotidien.sn