De retour de la Berlinale où le film Félicité de Alain Gomis a reçu l’Ours d’argent, Oumar Sall, directeur de Cinekap et coproducteur dudit film, a exprimé sa joie et appelé les Sénégalais à faire bloc autour de Félicité et les autorités à l’accompagner dans l’autre manche qui se jouera à partir de demain à Ouagadougou avec l’ouverture du Fespaco. Pour le développement du cinéma sénégalais, Oumar Sall a aussi exhorté les structures comme Orange à s’engager.
«Je rends grâce à Allah qui nous a permis de remporter cet Ours d’argent à la Berlinale.» Ce sont là les premiers mots que Oumar Sall, directeur de Cinekap et coproducteur de Félicité, a tenu ce mardi face à la presse. Saisissant la tribune qui lui a été offerte par la direction de la Cinématographie qui annonçait pour sa part la participation sénégalaise au Fespaco, Oumar Sall a félicité le réalisateur Alain Gomis et toute l’équipe du film. «Un film, c’est une œuvre de collaboration. Il y avait du monde autour du film, tous les techniciens sénégalais avec leur expertise qui nous ont accompagnés au Congo et à Kédougou. Les amis du Congo Rdc, une jeune équipe qui a bénéficié et à la fois d’une formation et de cette expérience qui a permis de réaliser ensemble ce film dont nous magnifions aujourd’hui. C’est une fierté pour le Sénégal, c’est une fierté pour l’Afrique», s’est d’abord exprimé le directeur de Cinekap avant de remercier les Sénégalais pour leur soutien sans faille et les autorités sénégalaises «pour leur accompagnement depuis le financement du film jusqu’à la première officielle à la Berlinale. Félicité a démarré une vie». Oui une «vie» que M. Sall espère «paisible».
Après le sacre à la Berlinale, Félicité va entamer une autre étape de sa «vie». Sélectionné parmi les films qui doivent concourir pour l’Etalon d’or de Yennenga, Félicité doit être accompagné, selon Oumar Sall, pour avoir «une bonne participation» au Fespaco qui débute demain. «L’étape de Ouagadougou compte beaucoup. Il faut magnifier ce festival et nous accompagner pour que Félicité arrive également à avoir une bonne participation à Ouagadougou. C’est très important de le souligner, nous sommes des Africains ; ce festival compte beaucoup», a-t-il insisté.
Au-delà de Félicité, Oumar Sall aimerait bien que l’Etat du Sénégal s’engage davantage pour son cinéma parce qu’on ne peut développer un pays sans sa culture. «Aujourd’hui, les Etats qui priorisent la culture, la financent, sans écouter les institutions de la Banque mondiale, sont bien performants. Ça ne sert absolument à rien de les écouter parce qu’on développe un pays avec sa culture. Et développer un pays avec sa culture, c’est jeter les bases d’une industrie cinématographique forte en termes d’emplois. L’importance du cinéma dans l’imaginaire des Sénégalais ou des Africains est le gage de son importance politique… Il faut d’autres mécanismes et d’autres moyens pour financer la production de A à Z, à tous les niveaux, toute la chaîne de valeurs, y compris la postproduction».
Avec la dotation d’1 milliard de francs du Fopica à l’industrie cinématographique, M. Sall reconnaît les efforts du chef de l’Etat : «Il a jeté les bases de cette industrie, mais il faudra l’encadrer et l’accompagner. Nous producteurs également nous devons rendre les films, c’est très important pour la suite des choses et demander une augmentation de cette dotation.» Loin de s’en contenter, le producteur Sall est d’avis que «ceux qui sont là devront également participer» et apporter leur contribution à la bonne marche de ce secteur. «Je cite Orange de manière claire» à qui il demande «d’accompagner nos films, de ne pas le faire seulement pour les Européens, de le faire aussi pour nous Sénégalais. Ces gens puisent chez nous…»
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