CLAMART Madiambal Diagne au Forum de la Diaspora : «Le destin du pays ne doit pas reposer entre n’importe quelles mains»


Lors d’une conférence organisée par le Front de résistance de la diaspora sénégalaise, le journaliste et fondateur du Groupe Avenir Communication, Madiambal Diagne, a livré un diagnostic sans complaisance de la situation politique actuelle du Sénégal. Entre dénonciation d’une «méchanceté gratuite» et critique de la «politique politicienne», il appelle à un sursaut citoyen pour redéfinir la trajectoire du pays.
Un climat d’injustice et d’ostracisme ? Dès l’entame de son propos, Madiambal Diagne a dépeint un tableau sombre de la réalité quotidienne au Sénégal. Selon lui, le pays est aujourd’hui marqué par des actes d’une «méchanceté gratuite» et un «ostracisme» érigés en mode de gouvernance par l’élite politique. «Il n’y a pas un jour où l’on n’observe pas un acte de règlement de comptes ou une injustice à tous points de vue», a-t-il déploré. Pour le patron de presse, ce constat doit servir d’électrochoc : «Cela doit nous réveiller, nous interpeller pour savoir jusqu’où nous allons aller. Il faut s’arrêter pour regarder la trajectoire de notre pays.»
Le piège de l’élection perpétuelle
L’une des critiques les plus acerbes de Madiambal Diagne porte sur ce qu’il appelle la «manie» sénégalaise : l’obsession des échéances électorales au détriment du travail de construction nationale. Il note qu’au cours de la dernière décennie, le débat politique s’est systématiquement cristallisé sur l’élection suivante sitôt le scrutin précédent terminé. Il a notamment rappelé le précédent de 2019 où, au lendemain de la victoire de Macky Sall, le pays a été «abreuvé par l’idée d’un troisième mandat» pendant cinq ans, au lieu de se concentrer sur les projets de développement. Cette période, qu’il qualifie de «vie politique empoisonnée», a été marquée, selon lui, par des affaires judiciaires et politiques ayant freiné la marche du pays.
Une alerte pour 2024 et au-delà
Madiambal Diagne constate avec amertume que le scénario semble se répéter après la Présidentielle de 2024. Alors que le nouveau pouvoir devrait être au travail, les discussions se tournent déjà vers les futures candidatures, et ce, au sein même du camp des nouveaux dirigeants.
En conclusion, il a lancé un appel vibrant à la vigilance et au discernement des électeurs pour l’avenir : «Il faudrait savoir comment, à l’avenir, faire en sorte que notre destin ne tombe pas entre toutes les mains.» Un message qui résonne comme une invitation à la diaspora et aux citoyens à reprendre le contrôle sur le récit national pour éviter que le Sénégal ne reste prisonnier d’un cycle électoral sans fin.

