En dépit d’une année marquée par des restrictions, le rapport de Reporters sans frontières (Rsf) sur la liberté de la presse est très élogieux pour le Sénégal. Partagé hier, Rsf avait dévoilé, à Dakar, son nouveau rapport intitulé : «Le journalisme sénégalais à la croisée des chemins.» De la 94e place, il se classe à la 74ème place, avec «une transparence qui est au cœur de réformes en cours». Sadibou Marong n’oublie pas de citer «les contrôles fiscaux intensifiés et la suspension de conventions publicitaires avec des entités publiques». Il rappelle que de 2021 à 2024, plus de 60 journalistes ont été «arrêtés, agressés» au Sénégal.

Sadibou Marong, responsable de Rsf-Afrique subsaharienne, assure que les premiers signaux étaient assez inquiétants avec l’arrivée des autorités de Pastef : «Il y a les convocations de journalistes, de chroniqueurs, les auditions, les questions de sécurité des journalistes, mais aussi la situation économique des médias. Mais la presse sénégalaise, qui est passée à la 74e place en 2025 dans le Classement mondial de la liberté de la presse, fait également face à une situation économique catastrophique. C’est une crise qui interpelle les autorités. Elles doivent trouver, avec les différents acteurs, les bonnes approches pour assurer la survie de la presse», préconise le directeur de Rsf.
En tout cas, l’indicateur économique du Classement mondial de la liberté de la presse continue de se dégrader en 2025 et atteint un niveau critique inédit. Selon Rsf, les conséquences risquent de conduire, pour la première fois, la presse à des difficultés à l’échelle mondiale. Il faut que la question de la soutenabilité économique soit prise en charge par les autorités.