Climat sain et durable en Afrique : Les femmes unissent leurs voix
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Les femmes sont déterminées à lutter pour l’environnement. Elles veulent une justice climatique pour les pays africains et s’engagent en faveur de l’économie féministe. Elles ont entrepris une démarche de mobilisation des Osc femmes du Sénégal et d’Afrique pour une justice climatique. Ainsi le Réseau de communication et de développement des femmes du Sénégal-Recode (Ex femmet Sénégal), projet Recode «activistes africains pour la justice climatique», en collaboration avec la Csw66 (condition de la femme) et la Ccda10, a organisé depuis hier, un atelier de réflexion de deux jours portant sur «la connexion et la mobilisation des Osc femmes du Sénégal pour la justice climatique inclusive en direction de la Cop 27, avec la participation concertée à la Csw66 et la Cccda 10», en vue de la mise en œuvre du projet African Activists for climate Justice (Accj). Cette initiative climatique inclusive en direction de la Cop 27 est fortement appréciée par les autorités. Selon madame Astou Diouf Guèye, directrice de l’Equité et de la légalité du genre, qui a présidé la cérémonie de lancement de cet atelier à la place de la ministre de la Femme absente, «elle est en phase avec le thème de la 66e session de la Commission de la coalition féminine (Csw) qui vise à atteindre l’égalité de genre et l’autonomisation de toutes les femmes et filles dans le contexte des politiques et programmes de réduction des risques environnementaux». Le projet a pour objectif «d’amplifier et d’unir les voix en Afrique afin que les femmes, les jeunes et les communautés locales et autochtones défendent, réalisent leurs droits humains et mènent une vie décente, digne dans un environnement sain et durable». Et c’est dans ce sens que Reconde/Sénégal, dans le cadre de la mise en œuvre de son Pta, a convié les différentes parties prenantes de la justice climatique, à savoir l’Etat, les Ptf et les Osc des femmes, à cet atelier pour réfléchir sur le thème sus indiqué.
D’après madame Astou Diouf Guèye, cette démarche est aussi un moyen efficace pour lutter contre la discrimination et les violences faites aux femmes et aux filles. «C’est d’ailleurs tout le sens qu’il faut donner à la batterie de mesures adoptées par l’Etat au plan stratégique et opérationnel pour corriger les inégalités de genre, lesquelles sont, à travers le plan Sénégal émergent, la stratégie nationale pour l’équité et l’égalité de genre», dit-elle. Le projet Recorde Aacj (Activité africaine pour la justice climatique), poursuit-elle, «permettra dans une certaine mesure, de consolider l’harmonisation des politiques environnementales au sein de huit pays africains concernés (Sénégal, Burkina Nigeria, Kenya, Somalie, Ethiopie, Afrique du Sud et Mozambique), afin de faire face aux défis du changement climatique avec comme apport l’amélioration du cadre de vie».
D’après elle, les changements climatiques font planer de sérieuses menaces sur les efforts de développement économique et social que déploie le Sénégal pour atteindre l’émergence à l’horizon 2035. Ainsi, elle pense que les femmes «pourraient constituer une levier puissant et efficace pour inverser cette tendance si les facteurs qui accentuent leurs difficultés sont maîtrisées». Le rôle des femmes, pense-t-elle, est dans la prévention des changements climatiques. Elles entreposent aussi sur l’environnement et sur ses ressources parce qu’elles produisent et transforment des ressources.
«Nous sommes convaincus des changements climatiques. C’est pourquoi nous avons développé ce programme. Chacun a son rôle à jouer. Mais il faut définir un idéal pour le Sénégal, parler de la démocratisation des changements climatiques, dans le rôle des femmes, des jeunes, dans la lutte contre ces changements climatiques et aussi une réclamation d’une justice climatique qui est méritée pour les pays africains», a dit Sokhna Dia Ka, programer manager in natural Justice. En tout cas, la tutelle compte apporter son aide à ces femmes qui se battent pour la justice climatique, «en collaborant avec ces organisations de femmes qui ont une forte capacité de mobilisation en termes techniques afin de toucher le maximum d’acteurs pour faire entendre la voix des femmes par rapport à ce nouveau cadre naturel et mondial qui est en train de se dessiner», a rassuré Astou Diouf Guèye. En fait, le changement climatique touche aussi la question alimentaire et la sécurité humaine. Et les effets induits de ces changements touchent aussi les femmes, impactent leur santé et annihilent leur potentiel d’action. Pour ces raisons, la tutelle tient à être à leurs côtés, même si madame Astou Diouf Guèye ne se doute pas de la capacité de ces femmes à trouver des solutions et stratégies pour se préserver et permettre à leur pays d’être lié au continent.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn