Clôture Semaine de la petite enfance : Maïmouna Cissoko opte pour le folklore et zappe les urgences

Entre financer l’alimentation scolaire et le folklore, l’Agence nationale de la Petite enfance et de la case des tout-petits (Anpect) a visiblement fait son choix. Et ce n’est pas le plus efficient. Il fallait être hier à la cérémonie de clôture de la Semaine de l’enfance pour s’en rendre compte. Par Malick GAYE
– Le Sénégal, en consacrant un milliard de francs Cfa du budget 2022 du ministère de l’Education nationale à l’instauration de cantines scolaires, a fait un pas de géant vers le financement de l’alimentation scolaire. Ce geste, bien que salutaire, est loin du compte. Le pays est toujours dépendant de l’Aide publique au développement pour nourrir les enfants en milieu scolaire. Une loi est même en gestation pour pérenniser ce financement. Et si cela venait à devenir effectif, il permettrait non seulement de maintenir les enfants à l’école, mais contribuerait à faire travailler les producteurs locaux dans nos terroirs. Ces efforts du gouvernement, qui visent à matérialiser la promesse du candidat Macky Sall lors de la Présidentielle de 2019, pourraient être plus efficients si les entités en charge de l’éducation de la petite enfance observaient plus de rigueur dans l’exécution de leurs budgets. En effet, quelle est l’utilité d’organiser une semaine de festivités en invitant ses militants ou sympathisants devant les médias en pleine pandémie ? Cette question reste sans réponse, après avoir assisté à la cérémonie de clôture aux allures de meeting politique de la Semaine nationale de la petite enfance organisée par l’Agence nationale de la Petite enfance et de la case des tout-petits (Anpect). «Nous sommes contentes Dg. Nous avons toutes fait le déplacement pour vous remercier», tonnait hier la griotte après le discours de la Directrice générale de l’Anpect, Maïmouna Cissoko.
Dans son speech que certains médias ont reconnu, car l’ayant déjà prononcé plusieurs fois, on retient qu’il est impératif de restaurer les valeurs d’éducation pour éviter certains problèmes auxquels la société fait face. Comment y parvenir ? La question restera sans réponse. Car Maïmouna Cissoko s’est aussitôt bunkérisée après son discours. Elle a refusé de faire face à la presse, sous prétexte qu’elle doit «repartir à son bureau pour revoir en détail le bilan de la semaine avant de se prononcer».
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