Cng Lutte – On se bouscule pour un mandat… d’un an : Et si les candidats se trompaient de «combat»

On devrait connaître, dans les prochains jours, le nom du président du Cng de lutte. Plusieurs candidats se bousculent pour ce poste. Mais ces différents postulants devraient faire preuve de prudence et de réalisme, par rapport à une présidence qui ne va durer qu’un an, avec à l’arrivée la mise en place d’une Fédération, prévue par la tutelle. Décryptage.
Par Hyacinthe DIANDY – L’arène sénégalaise est en feu ces derniers jours. Mais cette fois-ci, ce n’est pas dans l’enceinte, mais en dehors. En effet, nous vivons un bouillonnement médiatique lié au choix, par la ministre des Sports, du nom du prochain président du Cng de lutte qui devrait se faire dans les prochaines heures ou prochains jours.
Si la patronne du sport sénégalais a sur sa table plusieurs candidatures, le constat est que deux noms se dégagent : le président sortant Bira Sène et l’arbitre Malick Ngom. En clair, Mme Khady Diène Gaye va devoir choisir entre la continuité et la «rupture».
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Après deux mandats, la mission du président Bira Sène a pris fin le 30 septembre dernier. Un bilan qu’on peut qualifier de positif, avec une saison 2023/2024 bien maîtrisée, marquée par une grande innovation : l’avènement de la Var. Permettant de mettre fin aux réclamations d’après-combat concernant les chutes.
Pour la durée des grands combats, de gros efforts ont aussi été faits, à l’image de la dernière affiche Balla Gaye-Tapha Tine qui s’est terminée très tôt, sous les coups de 19h 30 et au grand bonheur des amateurs. D’ailleurs, parlant des grands combats, on peut dire que les «Vip» peuvent se frotter les mains, certains ayant eu la chance de lutter deux fois la même saison, ce qui était rare.
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Mais un tel bilan, magnifié par certains managers et amateurs, ne convainc pas l’Association des lutteurs en activité qui, comme d’habitude, digère mal les sanctions financières qu’elle juge trop salées. Un argument de campagne brandi pour faire partir Bira Sène. Est-ce suffisant ?
En tout cas, pour y arriver, Gris Bordeaux et Cie ont choisi leur candidat : l’arbitre Malick Ngom. Un choix assez curieux, car d’aucuns pensaient à quelqu’un de leur corporation, un ancien lutteur ou une ancienne gloire. Mais enfin…
Le prochain président du Cng sera un «intérimaire»
Mais dans cette bousculade menant à la tête de l’instance dirigeante du «sport de chez nous», on a l’impression que les candidats oublient que s’ils sont nommés, ils ne seront là que pour… un an. C’est en tout cas la volonté de la tutelle qui prévoit d’aller vers une Fédération de lutte à partir de la saison 2025/2026, si tout se passe bien.
En clair, le prochain président du Cng sera un intérimaire. Un risque si ce dernier ambitionne de «compétir» pour le prochain poste de président de Fédération. Car en un an, tout peut se passer dans ce monde de lutte qui ressemble à une jungle où tout le monde se tire dessus. En clair, adulé au départ, on peut être traîné dans la boue à l’arrivée. Comme ce que nous vivons en ce moment, avec cette guéguerre de clans (lutteurs, managers, promoteurs) à laquelle on assiste autour de l’enceinte.
Lancer un appel à candidatures pour une structure d’exception : du jamais vu !
Cela repose le débat sur la démarche de la tutelle. A-t-elle pris la bonne décision en mettant fin au mandat du Cng qui, pourtant, a attaqué la nouvelle saison ouverte depuis le 1er octobre ? N’était-il pas plus judicieux de prolonger pour une petite année l’équipe de Bira Sène, avec comme mission la mise en place d’une Fédération ?
L’autre bizarrerie dans la démarche de la ministre, c’est cet appel à candidatures lancé pour la présidence d’une structure d’exception. Du jamais vu !
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A défaut, la tutelle, pour éviter cette division des acteurs de la lutte qu’on est train de vivre présentement, aurait pu nommer une structure «neutre» qui aurait comme mission la gestion provisoire de la saison et coacher un chronogramme pour la mise en place d’une nouvelle Fédération.
Cela nous aurait évité cette division et ces querelles regrettables entre acteurs de la lutte qui, forcément, vont laisser des traces.
hdiandy@lequotidien.sn