CNLS – Lutte contre le Sida : Safiétou Thiam prône la révision de la loi sur le Vih
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Dans la lutte contre le Sida, il y a les aspects médicaux, mais il y a surtout le respect des droits des malades. Pour le Cnls, la révision de la loi sur le Vih, adoptée en 2010, est devenue nécessaire pour prendre en compte les droits des personnes vivant avec cette maladie.Par Justin GOMIS –
La révision de la loi sur le Vih est un vœu exprimé, mercredi, par Dr Safiétou Thiam, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida sous le thème : «Suivons le chemin des droits pour la libération du Sida.» Selon la Directrice exécutive du Conseil national de lutte contre le Sida, «il y a beaucoup d’obstacles liés aux droits humains qui peuvent freiner l’accès aux services de santé aux personnes vivant avec le Vih. En plus, elles font face à des contraintes juridiques.
Elles ne connaissent pas vraiment leurs droits». De l’avis de Dr Safiétou Thiam, il faut les outiller pour qu’elles connaissent davantage leurs droits, car elles subissent la stigmatisation liée au Vih dans certains cas. Et c’est toute la pertinence de la conférence organisée par le Conseil national de lutte contre le Sida (Cnls), animée par Babacar Diouf, directeur adjoint des Droits humains, et modérée par le magistrat Alassane Ndiaye, Conseiller juridique à la Primature.
Le juge Diouf n’a pas manqué de souligner les contraintes juridiques et culturelles liées aux droits des personnes vivant avec le Vih. «Nous avons eu des échanges entre les juges, les juristes et les acteurs de la lutte contre le Sida dont les acteurs communautaires, des chefs de programmes. Ils ont discuté des contraintes que nous rencontrons et des contraintes liées à la loi sur le Vih. Cette loi doit être normalement révisée, parce que c’est une loi qui a été votée en 2010. Il y a eu beaucoup d’évolution depuis cela. Il y a des dispositions de cette loi liées à la transformation volontaire, au consentement qu’il faut chercher afin de traiter les enfants pour une meilleure application et la protection des populations d’une manière générale», demande la Directrice exécutive du Cnls.
Il y a aussi le débat sur les voies de recours à la disposition des personnes vivant avec le Vih, souvent victimes de stigmatisation et de discrimination. «Elles peuvent aller porter plainte au niveau des juridictions qui sont dans ce pays quand elles se sentent stigmatisées ou discriminées. Elles ont des droits. Le juge a rappelé leur droit à la santé. C’est un droit humain. On nait avec et on a ce droit. Elles ont le droit de réclamer ce droit-là», rappelle Dr Safiétou Thiam. Elle poursuit : «Même en prison, ces personnes ont le droit de recevoir les médicaments dont elles ont besoin.» Le Cnls veut dans cette logique de protéger les personnes vivant avec le Vih, encourager la formation des acteurs de la santé sur les droits humains. «Nous voulons aussi la formation des acteurs de la santé sur les droits humains et la formation des acteurs judiciaires, et tous ceux qui appliquent la loi sur le Vih et les droits humains. L’Ecole de police a déjà introduit le module «Droits humains» dans la formation. Nous travaillons avec le ministère de la Santé pour mettre les droits humains dans la formation en santé. Nous allons aussi travailler avec les acteurs judiciaires pour qu’au niveau du Centre de formation judiciaire, les aspects de droits et santé soient acceptés», se projette Dr Thiam.
justin@lequotidien.sn