C’est dire que plus qu’un acte citoyen, le reboisement constitue pour les communautés du littoral un instinct de survie. «Sans quoi on n’aura plus de rizières pour produire du riz, notre unique céréale vivrière», clame Anne-Marie Diatta du village de Haloudia, à Diembéring. Une préoccupation largement partagée par toute la jeunesse locale. Des jeunes issus du Peuple juwatt qui ont planté en août dernier, dans le cadre de cette opération de reboisement, 10 mille plants de filao. «Face à l’urgence, il était impératif que la jeunesse, sous la houlette des chefs de quartier, prenne les choses en main et soit en première ligne en tant que main-d’œuvre pour le reboisement. Et il s’agit pour nous de préserver notre avenir et celui des générations futures», estime Amaye Etienne Diatta, responsable de la jeunesse de Diembéring. Même son de cloche chez Henry Diatta membre d’Urok juwatt et pour qui Diem­béring risque disparaître dans quelques années si rien n’est entrepris pour contrer l’avancée de la mer. Toutes choses partagées également par le commandant Bourama Man­diang, conservateur du parc de Basse-Casamance, venu jouer sa partition dans le cadre du reboisement de la plage de Diembéring et pour qui cette avancée fulgurante de la mer a de quoi inquiéter les opérateurs touristiques dont les réceptifs, qui longent la côte, sont plus que menacés.
A Diogué, c’est un comité d’assainissement et de protection de la côte, mis en place par les populations, qui veille au grain face au phénomène érosif. Et ce, à côté d’une association dénommée «Ka­nor kadiom» qui s’active depuis 2007 dans le reboisement des propagules de mangrove, de filaos et d’eucalyptus pour contrer l’avancée de la mer. Un engagement aujourd’hui plombé par un manque de moyens matériels et financiers pour leur faciliter le travail sur le terrain et booster la lutte contre la détérioration de leur cadre de vie.