L’Astc ou «Cœur de Dac» n’est pas l’essentiel du Domaine agricole communautaire. Contrairement à une idée très (mal) répandue au Sénégal, les milliers de jeunes à la recherche d’emploi que l’on espère voir retourner à la terre ne seront pas embauchés au «Cœur de Dac». Celui-ci pourrait avoir environ 130 à 150 ouvriers permanents, mais il reste d’abord un centre de formation et des services. Les paysans organisés en Groupement économique agricole (Gea) doivent trouver au Cœur du Dac, tous les services dont ils peuvent avoir besoin en un seul et même lieu. Ils pourront ainsi faire des formations en apprentissage et assimilation des technologies de production moderne. L’Astc peut ainsi par exemple les former et leur fournir un système d’irrigation lié à une source d’eau la plus proche, leur installer des serres en tunnel pour la production de légumes tout au long de l’année, etc.
La volonté est, comme l’explique Green 2000, que «les gens ne viennent pas au centre pour travailler. Au contraire, c’est le centre qui va sur la parcelle du paysan pour lui fournir le service nécessaire. Le technicien du centre peut se déplacer sur quelques centaines de mètres, comme il peut aller sur des dizaines de km de distance». Le «Cœur de Dac» peut ainsi aller sur la parcelle du paysan et l’aider à labourer le sol avec un tracteur, mais les paysans ne sont pas propriétaires du tracteur. Ils louent l’appareil, celui-ci vient, fait le travail et retourne. Un technicien agricole, attaché au «Cœur de Dac», arrive dans le champ, vérifie que le travail a été convenablement effectué, selon les exigences de la saison et les besoins du paysan.
L’ambition est d’offrir sur le site de l’Astc le modèle agricole que l’on veut prôner pour le pays : «L’idée est que, quand les gens arrivent au «Cœur de Dac», ils trouvent une structure propre, esthétique et qu’ils aient le sentiment d’entrer dans un monde différent et parfait. Le message doit être qu’ici on ne fait pas la même chose que ce qui s’est fait à ce jour. On fait quelque chose de mieux. Et l’exploitant doit vouloir la même chose pour lui-même.» Par ailleurs, l’Astc doit être même autonome en cas de besoin. «Les serres de démonstration, ainsi que le champ ouvert installé juste à côté, doivent pouvoir assurer une certaine autonomie financière. En plus, il y a à côté un centre commercial pour écouler la production et qui permet de financer les charges opérationnelles du centre. Grâce à tout ce système, le centre peut assurer son autonomie et fonctionner sans recevoir des fonds des pouvoirs publics, même s’il n’y a pas de producteurs qui recourent à ses services. D’ailleurs, pour compléter l’offre des services, certains pensent que l’on devrait y adjoindre un centre de santé. Et sur le site de Séfa, il y a également le centre aquacole qui a été implanté par le Prodac, même s’il ne fait pas partie di package de Green 2000. Néanmoins, rassure Daniel Pinhasi, «nous allons les aider à améliorer leurs performances».
Green 2000 doit installer, en plus de l’Astc de Séfa, trois autres «Cœur de Dac», à savoir à Keur Samba Kane, à Keur Momar Sarr et à Itato, dans la région de Kédougou. Ces trois autres infrastructures, surtout le dernier, ont connu beaucoup un retard dans leur planification pour différentes raisons.
mgueye@lequotidien.sn
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