A un an des Jeux Olympiques de la Jeunesse «Joj Dakar 2026», le coordonnateur du Comité d’organisation (Cojoj), Ibrahima Wade, avec le maximum de détails, fait l’état des lieux de cet évènement que l’Afrique accueille pour la première fois.Recueillis par Woury DIALLO – A un an des Jeux Olympiques de la Jeunesse (Joj) que le Sénégal aura l’honneur d’accueillir pour la première fois, est-ce qu’on peut faire l’état des lieux au niveau de l’organisation ?

Nous sommes à un an de l’ouverture des Jeux Olym­piques de la Jeunesse. Ce sera très exactement le 31 octobre 2026. Il est important, présentement, de voir où est-ce que nous en sommes. Cela fait quand même quelques années que la préparation se poursuit, et beaucoup de choses ont été faites. Pour résumer, par rapport à l’agenda de travail, nous sommes précisément là où nous devions être en ce moment précis. Quand je dis nous, c’est le Cojoj et aussi le Cio, avec qui nous sommes en phase de co-construction. C’est également l’ensemble des partenaires publiques, l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème national avec qui nous sommes engagés quotidiennement dans des activités.
Je résumerai cela en disant que le 2 octobre 2025, le Cio a organisé la réunion de coordination pour faire une revue à mi-parcours. A travers la lettre que j’ai reçue du président de la Commission d’organisation, Humphrey Kayange, il y a une grande satisfaction des membres, mais également des fédérations, et surtout des équipes techniques du Cio. Si j’en juge par ce bilan, je peux dire vraiment que nous sommes à jour. Mais j’ajoute que nous avons posé des actes importants sur l’ensemble des accords, protocoles de partenariat qui ont été signés et qui doivent aussi apporter leur pierre à l’édifice et contribuer à la livraison des Jeux. Que ce soit les réceptifs à Dakar, Diamniadio et Saly, le plan de transport, de mobilité à travers les accords qui ont été signés avec le ministère en charge des Transports terrestres pour la gratuité, mais aussi au niveau de la sécurité, sous la haute direction du ministre de l’Intérieur et de l’ensemble des forces qui y travaillent, et concernant les autres dimensions également, le travail se poursuit, et tout est au rendez-vous. Maintenant, de façon spécifique, souvent quand on me demande «où est-ce que vous en êtes», tout le monde pense aux infrastructures.

Justement, concernant ces infrastructures, où en êtes-vous, à 12 mois des Jeux ?
Je dois d’abord préciser à l’attention de tous ceux qui sont concernés par les Joj sur l’écosystème national et international, que nous avons huit sites qui doivent abriter les activités sportives. Sur ces huit sites, la plupart se trouvent à Diamniadio. Ce sont le Stade Abdoulaye Wade, Dakar Arena, le Centre des expositions, le Centre équestre. A Dakar, nous avons le Stade Iba Mar Diop, la Piscine Olympique et la Corniche pour le cyclisme. A Saly, nous avons la plage. Lorsqu’on regarde tous ces sites, il y a deux en réhabilitation, Iba Mar Diop et la Piscine Olympique, et dont l’état d’avancement est jugé satisfaisant. Pour ces deux infrastructures, la livraison est prévue en mars 2026. Ce qui est important de mentionner, c’est qu’à Dakar, à l’exception de ces deux sites, aucune autre infrastructure sportive fermée n’est concernée par les Jeux. Ni le Stade Léopold Sédar Senghor ni Demba Diop. Parce qu’on est souvent interpellé directement ou indirectement sur ces questions-là.
Sur le site de Diamniadio, je dois préciser que le Centre équestre est le seul site sportif qui était en construction. Et au moment où je vous parle, le site est partiellement livré. Son temps de finition, c’est avril 2026. Et il doit abriter une épreuve-test de la finale du Wold Champion Challenge qui se tiendra, pour la première fois au Sénégal, en novembre. Aujourd’hui, les chevaux sélectionnés pour participer à cette épreuve sont en train de s’entraîner. C’est une infrastructure ultra-moderne qui fera la fierté de la Gendarmerie nationale. Le point d’alerte que nous surveillons, concerne particulièrement le Village Olympique où, au-delà de la capacité actuelle sur l’Université Amadou Makhtar Mbow et le Campus social, il y a un besoin absolu de six bâtiments pour lesquels les travaux avancent très bien.

Au-delà de ces avancées, s’il y a d’autres aspects à corriger, ils se situent à quel niveau ?
Ce que moi j’appelle des points de vigilance, c’est continuer à superviser, à mettre la pression sur l’ensemble des travaux qui doivent faire l’objet de finalisation dans les délais. Je vous ai donné un certain nombre d’échéances, et il est nécessaire qu’elles soient respectées. Et pour que ces échéances soient respectées, il faut que le même système de monitoring mis en place jusqu’ici continue de l’être. Maintenant, il y a un autre aspect important, c’est la mobilisation populaire. Et nous avons l’occasion, ce mois de novembre, lors du festival Dakar en Jeux, de faire un premier test de mobilisation de spectateurs lors du Tournoi international de futsal. Mais au-delà de ça, il y a toute la mobilisation des populations, des élèves. Et là aussi, l’équipe en charge fait un formidable travail. Nous devons réussir à amplifier la popularisation de ces Jeux. C’est un challenge. D’ailleurs, le 29 novembre, il sera procédé au lancement du programme des volontaires, mais aussi à travers des caravanes qui sillonneront tout le pays pour faire adhérer le maximum de Sénégalais à ce programme de volontaires. Et tout cela pourrait être couronné par la tournée de la Flamme Olympique, à quelques semaines de l’ouverture des Joj.

Il y a le volet sportif dont on n’entend pas beaucoup parler. Où est-ce que vous en êtes ?
Alors, je suis tenté, en tant que coordonnateur du Cojoj, de ne pas donner d’éléments là-dessus, parce que ce n’est pas un baromètre sur lequel le Cojoj sera jugé. Néanmoins, pour ce que j’en sais, parce que quand même je suis du mouvement sportif, il y a un travail important qui est en train d’être fait, entre les fédérations internationales, le ministère des Sports qui est en train de mobiliser des moyens, et le Cnoss. Des dispositions sont en train d’être prises à ce niveau.

Le Cojoj va lancer, dans une semaine, le «One year to go», avec une série d’événements entre Dakar et Diamniadio. Est-ce que tout est en place ?
Le «One year to go» est une série d’activités, d’événements qui commencent d’ailleurs bien avant Dakar en Jeux. C’est d’abord le 31 octobre, une journée qui sera extrêmement chargée. C’est un évènement important qui va se dérouler au palais de la République avec le dévoilement de la Mascotte officielle des Joj Dakar 2026. Ça se passera le matin, devant Monsieur le président de la République, en présence de la présidente du Cio, du président du Cojoj, de beaucoup de sommités olympiques. Ce sera un moment extrêmement fort. Vous savez, la Mascotte, c’est l’identité des Jeux. Les Sénégalais auront l’occasion de découvrir cette belle œuvre qui est le fruit de la réflexion d’un Sénégalais ou d’une Sénégalaise, parce que cela a été un concours lancé sur le territoire national. L’oppor­tunité a été donnée à des jeunes élèves sénégalais de «compétir» pour le dessin et le nom. Le 31, ce sera ce que j’appelle la délibération finale du jury et la révélation physique de la Mascotte. Ça se passera au Musée des civilisations noires, dans l’après-midi.
Juste après, l’exercice sera prolongé par le lancement du «Compte à rebours» à 18h 30, toujours le 31 octobre, sur le parvis de la Gare de Dakar. C’est ensuite que seront déclenchées d’autres activités, comme le festival Dakar en Jeux, du 4 au 8 novembre, à travers des concerts géants à Saly, des mini-concerts à la Gare de Dakar, entre autres. Et le clou sera le tournoi de futsal en garçons et filles, à Dakar Arena. Parallèlement à cela, nous avons les journées portes ouvertes. Nous avons invité des comités nationaux olympiques du monde. Il y aura des exposés, des visites de chantiers, des sites… Nos invités auront l’occasion de découvrir le pays.

Est-ce qu’en mars prochain, on peut espérer avoir un dernier test pour les fédérations nationales qui vont prendre part aux Jeux. Surtout par rapport à la livraison des dernières infrastructures ?
Vous touchez une question extrêmement importante. Nous avons ciblé un certain nombre de grands événements. Nous avons déjà utilisé le match Sénégal-Mauritanie, grâce à l’accompagnement du président de la Fédération, Abdou­laye Fall, et l’ensemble de ses équipes, pour éprouver nos équipes aux différents échelons. De la billetterie au protocole, en passant par la restauration, l’accueil… Avoir le maximum d’événements qui s’organisent, cela permet à nos équipes de se tester davantage. Mais, il y a aussi ce que les fé­dérations doivent faire, à savoir nous offrir l’opportunité d’organiser des événements pour tester nos infrastructures et notre système, et pour leurs athlètes, c’est tout bénef. On pourrait avoir l’occasion d’en parler pour savoir ce que nous pouvons faire à partir de mars, avril, mai, juin, pour essayer d’utiliser, de façon régulière et périodique, ces infrastructures. Nous allons mettre sur la table du ministère des Sports, des fédérations et du Comité olympique, une telle idée et nous allons pousser.

Il y a enfin le volet santé à gérer, avec surtout la fièvre de la vallée du Rift…
Depuis le début, les questions de santé sont prises en compte, dans la phase candidature, dans le processus de préparation, jusqu’aux Jeux, et même après. C’est une dimension extrêmement importante. Depuis le début, nous avons un accompagnement important avec les services du ministère de la Santé, à travers un protocole d’accord qui nous a permis d’identifier l’ensemble des structures de santé publiques et privées avec lesquelles nous allons travailler à Dakar, Diamniadio et Saly. Sur les questions d’épidémie, tous les dispositifs sont en place au cas où… Je rappelle souvent aux gens que le mouvement olympique à organisé des Jeux en plein Covid, et il n’y a pas eu de problèmes. Aujourd’hui, je ne suis pas sûr qu’on soit dans une situation alarmiste par rapport à cette épidémie et par rapport à la réponse qu’apporte le dispositif sanitaire national. Mais ce qui est important, c’est de garder le système de veille.
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