Le Collectif des jeunes de «Taanka», regroupant les communautés léboues de Ngor, Ouakam et Yoff, a tenu un point de presse hier, pour dire «non» au Président Sall qui a décidé de recaser une partie des victimes de Tobago à Ngor.

Par Sitapha BADJI

Après le sourire des victimes de la démolition de la cité Tobago, qui ont été recasées par Macky Sall, les jeunes du «Taanka» de Ngor, Ouakam et Yoff affichent un rictus de colère. Maïmouna Samb, porte-parole des jeunes de Ngor, enrage : «Nous avons vu la sortie du Président, qui a donné des parcelles aux gens de Tobago. La population  ngoroise en a le plus besoin que ces gens qui ont surtout construit dans l’illégalité.» Il faut savoir que le Président Sall a décidé de recaser les 336 personnes victimes de démolition à Tobago à Malika et Ngor. Et ça a suffi pour mettre en rogne les populations de Ngor. Elle dénonce : «Ces terres appartenaient à nos ancêtres, qui les avaient données pour intérêt d’utilité publique. Nous avions rencontré le gouverneur de Dakar, qui nous avait promis de gérer le problème et rien n’a été fait depuis.» Et la colère va crescendo. «Nous demandons si les gens de Tobago sont plus sénégalais que nous jeunesse de Ngor ? Nous disons non à l’injustice, nous disons non au favoritisme. Nous rappelons au chef de l’Etat qu’il avait souligné l’injustice subie par nous Lébous depuis des lustres. Nous lui demandons de revoir sa position et traiter tout le monde sur le même pied. La cité Tobago, n’était pas dans la commune de Ngor, il fallait les recaser dans la cité nouvelle qu’il a eue à créer (Diamniadio). Nous répondrons de cet acte politique par un autre acte politique», promettent les jeunes du «Taanka» de Ngor, qui rappellent le morcellement de 21 hectares allant du virage de Yoff aux Mamelles faisant près  de 1000 parcelles et longeant la piste 0321 de l’Aéroport international Léopold Sédar Senghor. «Du côté de Yoff, le mur initial de l’aéroport a été décalé de 200 mètres partant du cimetière Saint Lazard vers Yoff-Tonghor, longeant la piste 1836. On se demande à quand l’extension des villages lébous sus cités qui sont une continuité des terres  de l’aéroport», s’interrogent les jeunes du «Taanka».
Stagiaire