La loi sur le parrainage, qui agite encore le monde politique, a été votée pour rationaliser les candidatures à la Présidentielle.

2018 a été très politique aussi. La «classe politique», a-t-on l’habitude de dire, ce sont les hommes et femmes qui animent le jeu. Au-delà du générique, il y a là une image qui colle bien au vocabulaire de l’éducation. 2018 a été une année préparatoire à l’épreuve de la Présidentielle. On aurait élu le parrainage «la loi de l’année», comme l’homme de l’année, tant il a fait du bruit, agité le landerneau politique. Dans les discussions autour du processus électoral, les différentes parties prenantes, majorité, opposition et non-alignés, étaient toutes d’accord sur le principe du filtrage, après la pléthore de listes aux Législatives de 2017. D’aucuns étaient même pour le parrainage, mais sous le format des élus. Mais le pouvoir a dicté sa loi. L’opposition promet un «23 juin bis» pour le 19 avril 2018 qui n’en sera pas un. Des manifestations étouffées, des leaders de l’opposition interpellés. Et la loi passe comme lettre à la poste. Même si la majorité, pour baisser la tension, a concédé la réduction du taux de 1% à la fourchette de 0,8 à 1%. Il ne reste donc qu’à s’en accommoder et aller collecter des signatures, mais les appréhensions de l’opposition sont claires : «Macky Sall veut se choisir ses propres adversaires.» Et encore faudrait-il, pour ceux qui veulent l’affronter, être électeur d’abord.
Au top départ, c’est une centaine de personnes qui s’est ruée vers le ministère de l’Intérieur pour retirer des fiches de collecte de parrainages. C’était le début de la campagne électorale proprement dite avant l’heure. Guerre des chiffres entre candidats déclarés sur le taux de collecte de signatures. Et même entre responsables du même parti. Ce qui augurait déjà de l’ambiance qui règnerait à l’heure du dépôt des dossiers de candidature. Les 7 «Sages» s’ouvrent alors aux représentants des candidats et à la société civile pour plus de transparence dans le contrôle des parrainages. La psychose de l’ordre d’arrivée envahit les états-majors politiques. Chacun voulant être le premier à déposer pour ne pas subir la loi de la double signature. Alors, au premier jour, les mandataires se livrent à une bataille de muscles devant le siège du Conseil. Inédit. Mais parce que l’enjeu en valait la bousculade !
Et à l’arrivée, sur plus de la centaine de candidats déclarés, moins de la moitié n’ont mis les pieds devant le Conseil constitutionnel. La caution de 30 millions est passée par-là, mais surtout la réalité du parrainage. Un premier filtre. Avant le grand tamisage de la machine des 7 «Sages» qui n’épargnera pas des «favoris», car il ne s’agit pas de réunir le nombre requis (la quantité), mais de bons parrainages (la qualité). La page 2018 se ferme. 2019 est une autre. Mais avec qui ?
hamath@lequotidien.sn