Le Syndicat unique des travailleurs des collectivités locales affilié à la Cnts/ Fc demande le report des élections locales du 1er décembre prochain. Il pense que l’Etat doit d’abord apporter des corrections aux «lacunes» occasionnées dans la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation. En conférence de presse hier, les travailleurs n’ont pas manqué de parler de leurs difficultés.
Le report des élections locales prévues le 1er décembre 2019 fait débat au sein de la classe politique. Le Syndicat unique des travailleurs des collectivités locales affilié à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal/ Force du changement est favorable à l’idée du président de l’Association des maires du Sénégal (Ams), Aliou Sall. En effet, les syndicalistes estiment qu’il faut d’abord «corriger les lacunes» de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation avant de songer à organiser un scrutin. D’ailleurs après avoir exprimé son opinion, le Sutracol/Fc propose le placement des communes sous délégation spéciale le temps de mieux préparer suffisamment la réforme. Pour ces travailleurs, il faut revoir les découpages, car, disent-ils, beaucoup de communes n’ont pas les moyens de leur politique. Donc, il faut les redimensionner. A titre d’exemple, les travailleurs rappellent «avec désolation» que de nombreuses mairies n’ont même pas les moyens pour régler la question des salaires des employés. «La Ville de Dakar est presque plombée aujourd’hui de même que les autres communes. Parce que faute de moyens. Toutes les actions qui devaient se faire se font au ralenti ou ne se font pas. Au niveau de l’Etat, cela a été bien pensé, soit il n’y a pas la volonté politique, soit il n’y avait pas avant la planification qu’il fallait. Aujourd’hui, je crois qu’il faut cette planification. Parce qu’une réforme, ça se planifie. L’Acte 3, la première phase n’est pas achevée. Parce qu’il n’y a pas eu les mesures d’accompagnement. Il y a eu beaucoup d’incohérences. Ces incohérences n’ont pas été réglées», regrette Mamadou Bamba Diop, Secrétaire général du Syndicat des travailleurs des collectivités locales du Sénégal/ Cnts-Fc.
En conférence de presse hier au siège de la Cnts/Fc sis à la zone de Captage, les travailleurs sont revenus sur les souffrances de leurs camarades redéployés dans les communes par l’Acte 3 de la décentralisation. Entre autres, les retards chroniques des paiements et des arriérés de salaires, le non-versement des indemnités de départ à la retraite et de congé, le manque de couverture sociale ont été décriés. Alors les syndicalistes exhortent l’Etat à prendre toutes les dispositions utiles pour faire fonctionner le Conseil supérieur de la Fonction publique locale en lui dotant de moyens. Cheikh Diop, Secrétaire général de la Cnts/ Fc, appuie : «Nous voulons que la Fonction publique locale soit prise au sérieux. La mise en œuvre de l’Acte 3 qui vient de se terminer doit être évaluée correctement pour que les préoccupations majeures des travailleurs qui viennent d’être évoquées soient prises en compte. Que l’Etat prenne les dispositions et mette les moyens de cette réforme. On ne peut pas appliquer une réforme de cette envergure qui a obtenu l’adhésion pratiquement de l’ensemble des travailleurs des collectivités locales et au finish des conséquences fâcheuses se retournent contre nous. Ce n’est pas acceptable.»
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