Le président du Conseil constitutionnel reconnaît que «les citoyens ne connaissent pas bien le Conseil constitutionnel». Pape Oumar Sakho estime que «la majorité des citoyens ne connaissent pas les attributions en matière électorale du Conseil».
«Le Conseil constitutionnel se déclare incompétent.» Cette phrase souvent prononcée pour arbitrer la constitutionnalité d’une loi par l’institution a fini de ternir l’image de la structure dirigée par Pape Oumar Sakho. Pour le président du Conseil constitutionnel, cela est le résultat d’une méconnaissance de l’institution. «Le Conseil constitutionnel du Sénégal a une place importante dans la marche démocratique, même s’il faut reconnaître que les citoyens ne le connaissent pas bien. La majorité des citoyens ne connaissent pas les attributions en matière électorale du Conseil. Ces dernières ont donné naissance à des débats intenses (…)», a déclaré Pape Oumar Sakho hier, lors de la cérémonie d’ouverture du colloque de deux jours sur «Le Conseil constitutionnel sénégalais dans un contexte d’intégration régionale : Passé, présent, devenir». En partenariat avec la Fondation Konrad Adenauer, ce colloque entre dans le cadre de l’ouverture souhaitée par l’institution.
«Le moment est venu de faire un travail d’analyse objectif»
Sur l’image que la majeure partie des Sénégalais a du Conseil constitutionnel, le directeur de Cabinet de Pape Oumar Sakho explique : «Une juridiction qui aurait à se justifier de sa décision est une juridiction qui aurait manqué à sa mission. Pour comprendre une décision d’une juridiction, il faut se référer à sa motivation.» Madiène Diallo estime qu’après 28 ans d’exercice de cette institution créée en 1992, «il est bon de s’arrêter et d’évaluer son passé, d’analyser son présent et de se projeter dans le futur». «Lorsqu’on le créait, le Conseil constitutionnel était une institution révolutionnaire. Dans un contexte où toutes les démocraties africaines étaient balbutiantes, le Sénégal faisait figure de tête de proue. Le moment est venu de faire un travail d’analyse objectif par rapport à son devenir. C’est pourquoi il a invité des sommités de la justice constitutionnelle du pays et de la sous-région. Ils vont étudier le Conseil constitutionnel dans ce contexte national et régional», a expliqué M. Diallo.