La 8ème édition des «Dof du rire», entendez les «Fous du rire», s’est tenue à Dakar la semaine dernière. Yass et ses amis ont offert un spectacle haut de gamme au nombreux public venu remplir la salle du Théâtre national Daniel Sorano avant de se reproduire le lendemain à Saly, pour après faire cap sur la Côte d’Ivoire où ils doivent également se produire.

C’est avec une énergie contagieuse que Yass a transporté Sorano dans son univers. Dans sa prestation, il raconte l’histoire d’un Libanais, musulman, marié à une Juive née au Sénégal, qui ne connaît pas le Liban et qui a été rapatrié de Côte d’Ivoire par hélicoptère. Faisant voyager le public «grâce à une galerie de personnages drôles, loufoques et émouvants», Yass réussit «une vraie performance d’acteur pour un dépaysement garanti». Apparu le premier sur la scène, Yass, d’origine libanaise, sénégalaise et ivoirienne, s’est lui-même chargé de présenter le spectacle. Un spectacle qu’il débute par des anecdotes pour tourner en dérision l’homo senegalensis.
A sa suite, d’autres artistes comédiens ont fait étalage de leur talent pour rendre hilare le théâtre Daniel Sorano. C’est le cas du Marseillais d’origine, Redouane Bougheraba, considéré comme «le roi de l’autodérision». Le public s’en est fait un écho. Il s’est fait connaître dans le désormais célèbre Jamel comedy club et ne manque de railler une compagnie africaine dont les avions accusent un retard en cheminant leurs clients à destination au point de voir cette compagnie se coller un slogan selon lequel «Si on arrive à l’heure, on rembourse le billet». Mehdi Bousaidan est l’autre humoriste qui a laissé sa marque durant le spectacle. D’origine algérienne et en provenance du Canada, il a prouvé son multiculturalisme sur scène. Vainqueur en janvier du grand prix du festival de l’humour de Paris, Djimo a fait rire l’assistance avec «un débit de parole aussi vivace qu’une connexion internet». Originaire de Limoges, il affiche une nonchalance sur scène et on le trouve «bizarre». Bob toujours vissé sur la tête, Djimo a un style qu’il a su imposer durant sa présence scénique. Sortie de l’Ecole nationale de l’humour de Montréal et finaliste de l’émission En route vers mon premier gala 2014, l’autre humoriste, Mehdi Bousai­dan est un as du rire «accompli et avant-gardiste». Franco-marocain, 30 ans, Mickaël Montadir a un sens comique inné. «Si l’homme parfait existe, ce n’est sûrement pas lui. Et c’est justement ce qui rend Mickaël Montadir hilarant», tel qu’il est décrit à travers une brochure dédiée à l’événement. Ayant joué aussi sa partition, Franjo est un artiste dont les prestations ont été à la hauteur. Ayant une communauté importante sur YouTube, il démontre qu’il n’a pas à «à rougir côté scène». Habitué du Paname art café et pensionnaire du Jamel comedy club, il a déjà fait rire des centaines de personnes avec son humour décapant.