La section sénégalaise de la Communauté africaine de culture (Cacsen) a procédé hier à la cérémonie d’ouverture des 72 heures de réflexion autour de l’œuvre de Sembène Ousmane. L’ambition selon Alpha Amadou Sy, est de «faire de Sembène, un prophète chez lui»
«Faire de Sembène un prophète chez lui» c’est le souhait du président de la Communauté africaine de culture/ section Sénégal (Cacsen). Alpha Amadou Sy qui s’exprimait hier lors de la cérémonie d’ouverture des 72heures du colloque international en prélude à la commémoration du 10éme anniversaire de la disparition de Sembène Ousmane. Le thème retenu est «Littérature, cinéma et presse: Lecture du legs pluriel de Sembène Ousmane». Selon M. Sy, ce colloque entre dans le cadre de faire connaitre « l’Ainé des anciens » à travers ses œuvres. Et pour le faire, dira M. Sy : «nous avons pensé qu’il fallait organiser ce colloque international qui regroupe la France, le Burkina Faso, la Mauritanie qui vont s’exercer durant ces 72h à décortiquer, à analyser pour voir quel héritage reste de l’œuvre de Sembene Ousmane.» Pour lui, les œuvres du cinéaste et auteur de Borom Sarret, doivent être appropriées par la jeunesse. Il dit : «L’œuvre est immense. Je crois qu’effectivement par le théâtre, le cinéma, les colloques, on doit tout faire pour que les jeunes s’approprient les œuvres de Sembène.» Puis Alpha Amadou Sy d’ajouter : «Sembene donne un message fort à nous sénégalais qui parlons aujourd’hui de dialogue. C’est un homme qui a tout traité. L’exemple le plus pertinent à mon niveau par rapport à la jeunesse est que le cinéaste parle de maltraitance, d’éducation des enfants.»
«Quel est l’héritage revendiqué? Comment conserver cet héritage? Comment le partager ?» s’interroge encore M. Sy qui souligne que les 72 heures de discussions autour de son héritage filmique et littéraire vont permettre de se pencher sur ces interrogations. A en croire au Secrétaire Général du ministre de la Culture, l’État a pris l’engagement de faire du patrimoine de Sembène un patrimoine national. Birane Niang fait savoir «que cette décision du président de la République de faire du patrimoine de Sembene Ousmane un patrimoine national va se concrétiser ». « Le ministère de la culture dans le cadre de sa politique en ce qui concerne de manière large la Culture a mis en place une mesure d’accompagnement financier» a dit M. Niang, avant de souligner que «c’est une décision très forte en terme de symbole qui se perçoit aisément et à l’aune de la personnalité de Sembène».
L’écrivaine Amsatou Sow Fall, est revenue sur les souvenirs qu’elle garde du père du cinéma africain. « Il m’a invité quand il filmait le camp de Thiaroye et dans plusieurs autres activités. C’est quelqu’un qui avait une grande sympathie. Il m’avait envoyé un mail pour me faire savoir que j’étais son écrivain préféré. Et chaque fois on plaisantait», témoigne-t-elle. « Le nom de Sembène restera gravé dans ma mémoire ad vitam aeternam » a-t-elle conclu.
Stagiaire