Riche de son histoire, le Gandiol, ce terroir situé aux portes de Saint-Louis, entend ressusciter ce moment de gloire que fut la victoire contre les troupes coloniales françaises à la bataille de «Safilem Ganjool».Par Justin GOMIS –

Le Gandiol ! Certes ce nom n’est pas méconnu des Sénégalais, mais son histoire l’est. Pourtant à l’image de Dékheulé au Cayor, le Gandiol a livré bataille contre l’occupant colonial. Une bataille épique sanctionnée par la victoire des Gandiolais face à l’Armée coloniale française. C’est ce patrimoine culturel et historique que les fils de terroir veulent ressusciter à travers l’association And samm coosaanu Ganjool. Créée d’abord autour d’un groupe WhatsApp qui s’appelait Thiossane Gandiol, l’association And samm coosaanu Ganjool a été portée sur les fonts baptismaux en 2023 au Lycée de Gandiol. L’objectif de cette association communautaire, qui regroupe tous les Gandiolais, est de faire connaitre au plus haut niveau le patrimoine culturel de cette localité. «Cette association a pour but principal de préserver et promouvoir le patrimoine culturel et historique du Gandiol»,  a fait savoir Idrissa  Dièye, président de l’association And samm coosaanu Ganjool. Pour ce faire, l’association a prévu d’organiser, les 3 et 4 septembre 2024 prochain au Stade de Gandiol, le 198e anniversaire de la bataille de «Safilem Ganjool». Selon lui, «cette bataille marque la première défaite de l’Armée coloniale  française en Afrique occidentale française (Aof) sous la houlette de Diawdine Ganjool, Yacine Demba, avec les Gandiolais qui avaient réussi à battre à plate couture l’Armée coloniale française le 4 septembre». Selon les récits, les habitants du Gandiol avaient obtenu des colons l’autorisation de s’approprier les navires qui s’échouaient sur les rivages de la contrée. C’est quand les Français voulurent révoquer cette autorisation qu’une sanglante bataille les opposa aux populations locales. Une bataille remportée haut la main par les habitants du Gandiol. 198 ans plus tard, c’est ce haut fait d’armes de leurs aïeux que l’association souhaite commémorer.

Cette démarche entreprise par les fils du Gandiol est fortement appréciée par la ministre de la Famille et des solidarités qui se réclame de ce terroir. «C’est avec  fierté et émotion que je viens répondre à l’appel du terroir. La terre du Gandiol est la terre de mes ancêtres dont le riche patrimoine a fortement contribué à forger les valeurs de Diom, de ngor, de fiit, de piété qui caractérisent la personnalité de l’homo senegalensis», a-t-elle déclaré ce samedi à la cérémonie de projection du film dédié à la bataille de «Safilem». Maïmouna Dièye n’a pas manqué de féliciter les initiateurs de cette association. «Félicitations aux initiateurs de ce mouvement parce que l’union fait la force. Aux niveaux politique et institutionnel, le regroupement en mouvement se fera si les associations facilitent la coordination des interventions en faveur des populations», a-t-elle indiqué. Avant de promettre aux femmes du Gandiol, un soutien financier pour mener leurs activités économiques. «A l’endroit des femmes et des groupements de femmes ici présents, je voudrais vous dire que le ministère de la Famille et des solidarités compte organiser à leur intention des sessions de formation et de renforcement de capacités. Mais en plus, mettra à leur disposition un accompagnement financier pour la réalisation de leurs projets. Tout ceci dans le cadre de leur autonomisation économique durable», a-t-elle informé, tout en promettant de se rendre en personne au Gandiol pour rencontrer «ses frères et sœurs». Le président de l’association lance un appel à tous les fils du Gandiol qui se trouvent dans le territoire national et à l’étranger de  venir se joindre à eux, en vue de permettre à l’association de bien mener la tâche qui lui est dévolue.
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